Contexte
Une controverse portant sur le respect des règles de pluralisme politique sur la chaîne CNews a opposé fin novembre 2025 l’autorité de régulation de l’audiovisuel (l’Arcom) et l’organisation Reporters sans frontières (RSF). La période étudiée par RSF couvre le 1er au 31 mars 2025.
Enquête de Reporters sans frontières
RSF a déclaré avoir analysé les temps d'antenne des principales chaînes d'information en continu (BFMTV, CNews, franceinfo, LCI) pour la période du 1er au 31 mars 2025. L'organisation a indiqué avoir utilisé un outil de capture d'écran pour traiter environ 700 000 bandeaux.
RSF a conclu que, sur le mois étudié, l'exposition des courants identifiés comme relevant de l'extrême droite cumulait 40,6 % en prime time, tandis que l'ensemble des formations classées à gauche totalisait 15,4 % en prime time. RSF a aussi relevé que, pour la tranche horaire de nuit (00h00-07h00), la part de la gauche atteignait 60,1 % contre 1,6 % pour l'extrême droite. Sur la base de ces observations, RSF a fait valoir que CNews aurait relégué les interventions de responsables de gauche à des heures de faible audience et a annoncé son intention de saisir l'Arcom.
Réponse de l'Arcom
L'Arcom a déclaré ne pas avoir constaté de contournement des règles du pluralisme politique pour le mois de mars 2025 sur CNews. L'autorité a indiqué que, si de tels contournements avaient été identifiés, elle serait intervenue. L'Arcom a par ailleurs affirmé que ses résultats différaient de ceux de RSF et a estimé qu'il y avait, sur ce même mois, une surreprésentation de formations comme La France insoumise (LFI) et le Parti socialiste (PS), de jour comme de nuit.
Réactions et suites médiatiques
RSF a déploré les dénégations de l'Arcom et a maintenu l'ensemble de ses chiffres et conclusions. France Télévisions a indiqué qu'une séquence intégrant les données de RSF avait été retirée d'une émission d'investigation diffusée sur France 2, en raison d'une impossibilité technique d'ajouter un élément contradictoire à proximité de l'heure de diffusion.
État des positions
RSF a confirmé son intention de saisir l'Arcom pour faire examiner ses conclusions. L'Arcom a indiqué que, sur la période visée, elle n'avait pas relevé de manquement aux obligations de pluralisme et a exprimé sa confiance dans ses propres analyses. Les parties conservent des positions divergentes sur l'interprétation des mesures de temps de parole.








