Événement
Le tribunal des activités économiques de Paris a validé en décembre 2025 une offre de reprise partielle du groupe de mode IKKS, portée par Santiago Cucci et soutenue financièrement par Michaël Benabou. La décision prévoit le maintien d'une partie des activités et des emplois, ainsi que des suppressions de postes accompagnées de mesures d'accompagnement.
Contexte judiciaire
IKKS avait été placé en redressement judiciaire en octobre 2025. Selon les administrateurs judiciaires, l'entreprise comptait, fin août, 473 points de vente répartis en France et dans onze pays, et employait 1 287 salariés dans le monde, dont 1 094 en France. Dix offres de reprise avaient été déposées initialement, trois ont été débattues devant le tribunal.
Offre de reprise et conditions financières
L'offre retenue est portée par Santiago Cucci, président de la holding HoldIKKS, et soutenue par la Financière Saint-James liée à Michaël Benabou. Le prix de cession est fixé à 700 000 euros. Les repreneurs s'engagent à un apport à court terme de 16 millions d'euros et à un abondement de 700 000 euros au plan de sauvegarde de l'emploi, destiné à des mesures d'accompagnement (aides à la création d'entreprise, mobilité, formation, etc.).
Détail des reprises d'activités et des points de vente
L'offre validée prévoit la reprise de 119 points de vente et le maintien de 546 emplois en France sur 1 094 postes recensés avant la procédure. La répartition mentionnée dans le jugement est la suivante :
- 92 magasins en propre repris (341 emplois) ;
- 27 corners aux Galeries Lafayette (44 emplois) ;
- 161 postes au siège maintenus ;
- 100 points de vente affiliés repris, correspondant à environ 300 emplois indirects.
Le tribunal a précisé que, pour les magasins repris, la totalité des salariés d'un magasin serait repris : à défaut, le magasin serait fermé.
Impact sur l'emploi
La reprise se traduira par la suppression d'environ 500 emplois en France, soit près de la moitié des effectifs nationaux précédemment recensés. Le siège social devrait conserver environ un poste sur trois, ce qui implique des risques de réorganisation et des tensions opérationnelles pour les personnels concernés. La procédure inclut des dispositions de reclassement et des mesures d'accompagnement pour les salariés non repris.
Positions des parties prenantes
- Le Comité social et économique (CSE) a rendu un avis favorable en estimant que l'offre permettait de maintenir plusieurs centaines d'emplois tout en reconnaissant qu'elle entraînerait des licenciements et des fermetures de boutiques.
- La CFDT s'est opposée à la réduction des effectifs et a demandé des mesures d'accompagnement supplémentaires pour les salariés affectés.
- Les repreneurs ont indiqué vouloir recentrer les activités sur les gammes adultes et mettre en veille l'activité junior, identifiée comme contributrice importante aux pertes de l'entreprise.
Offres concurrentes et contexte sectoriel
Parmi les autres propositions figurant au dossier, la marque Faguo avait proposé la reprise d'un nombre limité de magasins (15) et le groupe Beaumanoir une proposition portant sur cinq magasins. Le tribunal a retenu l'offre qu'il a jugée la plus adaptée à la sauvegarde d'une partie des emplois et des activités.
Le secteur de l'habillement est confronté à des pressions (vente en ligne, seconde main, mode à rotation rapide) et à des évolutions structurelles. D'après des données citées dans le dossier par l'Institut français de la mode (IFM), l'activité habillement/textile a reculé de 1,3 % en 2025 et de 8,5 % depuis 2019.
Conséquences attendues
La reprise inclut des mesures d'accompagnement pour les salariés non repris et la poursuite des activités dans les magasins, corners et points de vente affiliés repris. La réorganisation prévue au siège et la fermeture de certains magasins sont susceptibles d'entraîner des procédures sociales, des actions de reclassement et des dispositifs d'accompagnement définis dans le plan de sauvegarde de l'emploi validé par le tribunal.








