Synthèse
L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a présenté dans son cinquième bulletin annuel sur la qualité de l'air et le climat une synthèse des interactions entre incendies de forêt, qualité de l'air et climat. Le bulletin indique que les feux de forêt émettent un mélange de polluants pouvant modifier la composition de l'atmosphère et détériorer la qualité de l'air sur de longues distances.
Observations récentes
Le bulletin relève des épisodes d'incendies significatifs dans plusieurs régions, notamment l'Amazonie, le Canada et la Sibérie. Selon l'OMM, ces épisodes ont été associés à des concentrations de particules fines (PM2,5) supérieures à la moyenne dans des zones touchées directement et, dans certains cas, à des impacts observés à l'échelle intercontinentale. L'OMM signale que, parmi les augmentations de PM2,5 observées, la plus forte a été enregistrée dans le bassin amazonien. Des niveaux supérieurs à la moyenne ont également été documentés au Canada, en Sibérie et en Afrique centrale. Le bulletin mentionne en outre des points chauds de pollution dans le nord de l'Inde, en particulier dans la plaine indo-gangétique.
Mécanismes atmosphériques et transport
Le rapport met en évidence le rôle des aérosols produits par la combustion de biomasse et de végétation. Ces particules peuvent rester en suspension, être transportées sur de longues distances par les vents et altérer la composition chimique de l'atmosphère. Les particules d'un diamètre inférieur à 2,5 micromètres (PM2,5) sont soulignées comme particulièrement préoccupantes en raison de leur capacité à pénétrer profondément dans les voies respiratoires et le système cardiovasculaire.
Impacts régionaux et intercontinentaux
Le bulletin note que des épisodes d'incendies peuvent, sous certaines conditions météorologiques, conduire à une détérioration de la qualité de l'air dans des régions éloignées de la source d'émission. L'OMM cite comme exemple des épisodes où des incendies au Canada ont contribué à une pollution atmosphérique observée en Europe. Le rapport signale également une augmentation de la fréquence et de la durée des épisodes de brouillard hivernal dans la plaine indo-gangétique, liée en partie à la combustion de biomasse agricole.
Effets sanitaires et économiques
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) est citée dans le bulletin pour rappeler que la pollution de l'air ambiant est associée à plusieurs millions de décès prématurés chaque année à l'échelle mondiale. L'OMM attire l'attention sur les coûts sanitaires, agricoles et économiques associés à la dégradation de la qualité de l'air.
Réponses et politiques publiques
Le bulletin de l'OMM appelle à un renforcement du suivi de la qualité de l'air et à l'élaboration de politiques visant à réduire les émissions et à protéger la santé humaine et l'environnement. Il présente des exemples d'améliorations observées lorsque des politiques sont mises en œuvre : l'OMM attribue la baisse des niveaux de PM2,5 dans l'est de la Chine à des politiques soutenues, et signale des tendances d'amélioration à long terme dans plusieurs villes européennes et asiatiques lorsque des mesures ont été adoptées.
Conclusions
Selon le bulletin, la qualité de l'air et le changement climatique sont étroitement liés et leurs interactions nécessitent une approche coordonnée. Le rapport recommande d'améliorer les systèmes d'observation et de suivi, ainsi que l'élaboration et l'application de politiques nationales et internationales pour réduire les émissions responsables de la dégradation de la qualité de l'air et les impacts sanitaires et économiques qui en résultent.