Inauguration
Le 7 décembre 2025, le garde des Sceaux Gérald Darmanin a inauguré la maison d'arrêt de Basse-Terre, préfecture de l'archipel de Guadeloupe. Lors de son intervention, il a rappelé que l'institution pénitentiaire doit permettre aux personnes condamnées de purger leur peine et d'envisager une réinsertion.
Antécédents et transferts
La construction de l'établissement était en chantier depuis plusieurs années. Les détenus du précédent établissement ont été transférés vers la nouvelle structure environ deux semaines avant l'inauguration. Les anciens locaux étaient, selon des gouvernements successifs, critiqués pour leurs conditions d'hébergement.
Capacité et aménagements
La maison d'arrêt dispose actuellement d'environ 130 places occupées par 211 personnes détenues. Une deuxième phase de travaux est prévue pour créer 70 places supplémentaires.
Observations syndicales et surpopulation
Le syndicat pénitentiaire Unsa-Ufap, par la voix de son délégué Frantz Sapor, a exprimé des inquiétudes quant à la capacité réelle d'hébergement et au risque de nouvelle surpopulation. Il a évoqué la présence de matelas au sol et un taux de surpopulation estimé à environ 160 % pour l'établissement de Basse-Terre. Les syndicats signalent également une surpopulation marquée dans d'autres maisons d'arrêt de l'archipel, notamment le centre pénitentiaire de Baie-Mahault, pour lequel ils font état d'un taux de surpopulation compris entre 240 % et 250 % et d'environ 150 matelas au sol.
Projets régionaux et calendrier annoncé
Le ministre a indiqué que, en ajoutant le chantier de Baie-Mahault, la capacité pénitentiaire en Guadeloupe devrait augmenter de 350 places dans un délai annoncé de deux à deux ans et demi. Il a aussi annoncé la création d'un tribunal de plein exercice et d'une maison d'arrêt de 60 places à Saint-Martin, avec un horizon annoncé pour ce projet fixé à 2026. Environ une centaine de personnes originaires de Saint-Martin sont actuellement incarcérées en Guadeloupe.
Situation sécuritaire et santé mentale
Le ministre a lié certains aspects de la délinquance locale à des trafics de drogue et a indiqué des chiffres fournis au ministère, mentionnant que près d'un tiers des homicides par arme à feu seraient liés à la drogue et que 25 % des personnes détenues présenteraient des troubles psychiatriques. Les autorités ont signalé des faits de violence récents dans l'archipel, dont un homicide par arme à feu comptabilisé comme le 49e de l'année et l'agression mortelle d'un psychiatre par un patient en début de semaine.
Remarques finales
Les annonces faites lors de l'inauguration concernent à la fois l'ouverture de l'établissement de Basse-Terre et des projets de renforcement de l'offre pénitentiaire et judiciaire dans l'archipel. Des voix syndicales continuent de signaler des risques de saturation et des conditions d'hébergement jugées insuffisantes dans certains centres.








