Le Parc zoologique et botanique de Mulhouse a réalisé une insémination artificielle sur une femelle de panthère de l'Amour dans le cadre d'un programme européen de conservation. L'intervention, conduite par des vétérinaires français et allemands, vise à augmenter les chances de reproduction pour une espèce classée en danger critique d'extinction par l'UICN.
Contexte et localisation
L'intervention s'est déroulée au Parc zoologique et botanique de Mulhouse. La femelle, nommée Khala et âgée de 15 ans, fait partie des rares individus de son espèce en captivité. Les vétérinaires ont précisé que quelques dizaines d'individus subsisteraient à l'état sauvage, principalement dans la région frontalière sino‑russe.
Déroulement de l'intervention
La procédure s'est déroulée en plusieurs étapes. Le mâle, Baruto (environ 14 ans), a d'abord été anesthésié pour permettre le prélèvement de sperme. La récupération de la semence a été réalisée par stimulation de la prostate et collecte en flacon par l'équipe vétérinaire.
La femelle a ensuite été anesthésiée pour un examen approfondi. Une échographie a permis d'évaluer l'état de l'utérus et le stade du cycle ovarien. Les vétérinaires ont indiqué que Khala avait ovulé mais présentait des kystes utérins qui pourraient réduire les chances d'implantation.
L'insémination a été réalisée par introduction d'une sonde intra‑utérine, permettant d'injecter la semence prélevée. Les équipes ont ajouté qu'une stimulation comportementale simulant une copulation avait été effectuée afin de favoriser l'implantation. Après l'intervention, la femelle a été réveillée et replacée dans son enclos, sous surveillance médicale.
Suivi et estimation des chances
L'équipe a estimé la probabilité de grossesse à environ une chance sur deux. En cas de réussite, la mise bas pourrait survenir environ trois mois après l'insémination. Une partie de la semence collectée a été conservée comme réserve génétique pour de futures inséminations.
Gestion génétique et population captive
Le choix des animaux impliqués s'appuie sur l'analyse de leur patrimoine génétique, afin de limiter la consanguinité et d'optimiser la diversité au sein du programme d'élevage. Les responsables estiment qu'environ 250 panthères de l'Amour vivent en captivité à l'échelle mondiale, constituant une banque génétique significative en comparaison de la population sauvage.
Statut de conservation et mesures complémentaires
L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe la panthère de l'Amour comme « en danger critique d'extinction ». Parmi les menaces figurent la perte d'habitat, la diminution des proies et les risques liés à la consanguinité.
Les autorités chinoises ont signalé un programme de protection lancé en 2017, indiquant une augmentation du nombre d'individus observés en Chine selon leurs bilans. Des projets de réintroduction en Russie ont été mentionnés comme suspendus en raison du conflit en Ukraine.
Portée de l'opération
Les responsables du parc et des programmes européens de conservation présentent l'intervention comme une mesure visant à préserver le patrimoine génétique de l'espèce et à accroître les possibilités de reproduction. Le succès dépendra du suivi médical et des examens réalisés dans les semaines suivant l'insémination.