Résumé
L'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ont convenu d'un nouveau cadre de coopération lors d'une rencontre au Caire entre Abbas Araghchi, chef de la diplomatie iranienne, et Rafael Grossi, directeur général de l'AIEA. Un texte intitulé « Modalités techniques pour la mise en œuvre des inspections » a été signé pour définir des modalités pratiques visant à reprendre certaines inspections des activités nucléaires iraniennes.
Contexte
La coopération entre l'Iran et l'AIEA avait été suspendue après des attaques visant des installations nucléaires en juin. Les autorités iraniennes ont critiqué l'AIEA pour sa réaction à ces attaques. En juillet, le Parlement iranien a adopté une loi limitant la coopération avec l'agence.
Rencontre au Caire
La réunion, tenue au Caire en présence du ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a abouti à la signature d'un texte technique. Les représentants iraniens et le directeur de l'AIEA ont indiqué s'être entendus sur des procédures pratiques pour la reprise d'inspections, sans toutefois détailler publiquement l'ensemble des mesures et des accès accordés.
Contenu et mise en œuvre
Le document signé vise à préciser des modalités techniques permettant à l'AIEA de mener certaines vérifications. Des inspecteurs de l'agence sont intervenus fin août en Iran pour remplacer le combustible de la centrale de Bouchehr, mais l'accès à d'autres sites touchés par les attaques de juin est resté limité. L'application effective du cadre dépendra des accès physiques accordés aux inspecteurs et des rapports techniques que fournira l'AIEA.
Réactions internationales et enjeux
La signature intervient alors que la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne (groupe E3) ont menacé de rétablir des sanctions si les engagements issus de l'accord international de 2015 n'étaient pas respectés. Les États-Unis s'étaient retirés de cet accord en 2018 et avaient rétabli des sanctions, après quoi l'Iran a modifié certaines obligations et accéléré son enrichissement.
Israël et plusieurs pays occidentaux expriment des soupçons quant à des intentions militaires du programme nucléaire iranien ; l'Iran les rejette et affirme le caractère civil de son programme.
État du programme nucléaire
Selon des données publiques de l'AIEA, l'Iran a enrichi de l'uranium jusqu'à 60 %. Le seuil de 90 % est généralement considéré comme compatible avec un usage militaire. Les autorités iraniennes défendent leur droit à un programme nucléaire civil.
Chronologie indicative
- 13 juin : attaques ciblant des installations nucléaires et suspension de la coopération avec l'AIEA.
- juillet : adoption d'une loi par le Parlement iranien limitant la coopération.
- fin août : déplacement d'inspecteurs de l'AIEA à Bouchehr pour un changement de combustible.
- 9 septembre : réunion au Caire et signature d'un texte définissant les modalités techniques d'inspection.
Points à suivre
La mise en œuvre effective dépendra des accès accordés aux sites, des conclusions techniques de l'AIEA et des évolutions diplomatiques, notamment les positions du groupe E3 et des États-Unis.