Jeux en ligne illégaux : fréquentation et impacts
Une étude menée par le cabinet PwC pour l'Association française des jeux en ligne (Afjel) estime qu'en 2025 environ 5,4 millions de personnes ont joué sur des sites de jeux en ligne non autorisés en France. Cela représente une augmentation d'environ 35 % par rapport à la fréquentation estimée en 2023 (3 à 4 millions de joueurs sur les offres illégales selon la même méthodologie).
Sur le marché légal, l'Autorité nationale des jeux (ANJ) a comptabilisé 3,5 millions de joueurs uniques au premier semestre 2025. Le produit brut des jeux du marché illégal est évalué à environ 2 milliards d'euros en 2025, contre des estimations inférieures en 2023, et le manque à gagner fiscal lié à l'offre illégale est chiffré à plus d'1,2 milliard d'euros par an.
L'étude identifie plusieurs pratiques utilisées par les plateformes illégales pour recruter des joueurs : offres de bonus importants, campagnes publicitaires sur les réseaux sociaux, recours à des influenceurs, parrainages d'équipes sportives, optimisation de la visibilité via les moteurs de recherche et usurpation de logos de sites légaux. Des opérateurs et des groupes de casinos ont signalé des cas d'usurpation et engagé des actions judiciaires pour préjudice financier.
L'analyse signale que la majorité des utilisateurs de ces sites n'identifient pas leur caractère illicite et que les plateformes illégales concentrent une part importante de joueurs présentant des pratiques excessives ou pathologiques. L'étude rapporte que près de deux tiers des joueurs sur ces plateformes présentent des signes de pratique excessive.
Du point de vue de la régulation, l'ANJ dispose depuis 2022 d'un pouvoir de blocage administratif des sites illégaux; environ mille URL ont été bloquées depuis le début de 2025. L'Afjel et certains acteurs du secteur proposent plusieurs mesures complémentaires, notamment un renforcement de la lutte contre la publicité illégale en ligne, des actions visant à couper les flux financiers alimentant les sites non autorisés (y compris via les prestataires de paiement) et, pour certains représentants du secteur, la légalisation encadrée du casino en ligne afin de mieux contrôler cette activité. L'ANJ appelle, pour sa part, à une appréciation prudente de toute ouverture, en soulignant le caractère potentiellement addictif de certaines offres.
Duralex : levée de promesses d'investissements et situation financière
Le 3 novembre 2025, la verrerie Duralex a recueilli en quelques heures plus de 5 millions d'euros de promesses d'investissements via une opération ouverte au grand public. Près de 7 000 personnes ont réservé un investissement, avec des montants individuels allant jusqu'à 30 000 euros; le total des promesses s'élevait à environ 5,8 millions d'euros peu après 15 heures.
Les titres proposés par la verrerie sont des instruments hybrides, distribués à partir de 100 euros, portant un taux d'intérêt annoncé de 8 % par an pendant sept ans et bénéficiant d'une défiscalisation partielle. Ces promesses d'investissement sont non engageantes et comportent des risques, selon les informations communiquées par l'entreprise.
Duralex avait été reprise par ses salariés en juillet 2024, après une période de difficultés au cours du premier semestre 2024. L'entreprise indique que le produit de cette collecte doit contribuer au développement de nouveaux modèles, à l'acquisition de machines et à la consolidation de son redressement industriel et financier. Le chiffre d'affaires attendu pour l'année est de l'ordre de 33 millions d'euros; l'entreprise fixe une cible de 35 millions d'euros pour retrouver l'équilibre financier.
Le plan de sauvegarde mis en œuvre a été validé par le tribunal de commerce; la direction précise que la trajectoire reste fragile et que des actions complémentaires seront nécessaires pour atteindre les objectifs financiers et opérationnels définis.








