Contexte et chiffres généraux
Un recensement réalisé par la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof) indique que 7 285 personnes ont été repérées comme victimes d'exploitation ou de traite en France en 2024. Parmi elles, 4 823 ont fait l'objet d'un accompagnement individuel par 44 associations ayant répondu à l'enquête, soit environ deux tiers des personnes repérées. Le rapport précise que, sur l'ensemble des personnes accompagnées, 89 % étaient des femmes.
Répartition par finalité de l'exploitation
Parmi les personnes accompagnées, 86 % ont été identifiées comme victimes d'exploitation sexuelle. Les autres formes d'exploitation recensées sont l'exploitation par le travail, notamment domestique (11 %), l'exploitation à des fins d'activité criminelle ou délictuelle (2 %) et la mendicité forcée (1 %).
Profil d'âge et lien familial
Le rapport indique que, pour les victimes majeures accompagnées, 52 % avaient moins de 18 ans au début de l'exploitation. Parmi l'ensemble des personnes accompagnées, une proportion était encore mineure au moment du recensement. Près d'un tiers des personnes (31 %) auraient été exploitées par un membre de leur famille et, parmi ces situations familiales, 44 % l'étaient par le conjoint.
Organisation des réseaux et conditions d'hébergement
Selon l'enquête, environ trois quarts des victimes accompagnées ont été exploitées dans le cadre d'un réseau, quelle que soit sa taille. Ces réseaux auraient organisé, dans 72 % des cas, le transfert des personnes vers la France. Environ 66 % des victimes accompagnées étaient hébergées par leur exploiteur, et 27 % l'étaient chez lui.
Addictions et prise en charge sanitaire
Le rapport signale qu'une large majorité des personnes victimes d'exploitation sexuelle (83 % de celles identifiées) étaient en situation d'addiction à des médicaments et/ou à des drogues fournies par leurs exploiteurs. Près de 64 % des victimes accompagnées ont été orientées vers une prise en charge médicale adaptée. Le document souligne des conséquences durables liées à des consommations multiples pour certaines personnes et met en évidence des besoins de santé spécifiques.
Hébergement et accompagnement social
L'orientation vers une solution d'hébergement adaptée est identifiée comme un enjeu majeur par les associations accompagnantes. Le rapport indique que les associations ont pu proposer une solution d'hébergement à environ deux tiers des personnes accompagnées.
Données complémentaires et méthodologie
L'étude est issue d'une enquête annuelle de la Miprof auprès d'associations spécialisées. Pour cette édition, 44 associations ont répondu à un questionnaire. La collecte des données mentionnée dans le rapport a été réalisée entre le 25 février et le 4 juillet 2025. Le rapport fournit des ventilations supplémentaires par nationalité et par finalité d'exploitation pour les cas recensés.