Contexte et enlèvement d'Amir Boukhors
L'affaire concerne l'enlèvement en avril 2024 de l'influenceur et opposant algérien Amir Boukhors, connu sous le pseudonyme de "Amir DZ". Exilé en France depuis 2016, Boukhors est une critique sévère du régime d’Abdelmadjid Tebboune. Il a obtenu l'asile politique en France en 2023 suite au rejet de la demande d'extradition formulée par l'Algérie, où il était sous le coup de neuf mandats d'arrêt internationaux pour des accusations telles que l'escroquerie et le terrorisme.
Amir Boukhors a été enlevé le 29 avril 2024 dans le Val-de-Marne et a été relâché le 1er mai 2024. L'enquête initialement gérée par les autorités locales a été reprise en février 2025 par le Parquet national antiterroriste (Pnat) et confiée à la DGSI ainsi qu'à la Brigade criminelle.
Développements de l'enquête
Au cours de cette enquête, trois personnes, dont un agent consulaire algérien, ont été mises en examen à mi-avril 2025 pour leur implication présumée dans cette affaire. Les charges incluent l'arrestation, l'enlèvement et la séquestration en relation avec une entreprise terroriste.
Preuves et indices
L'analyse de la DGSI a révélé l'implication possible d'un quatrième individu, S. S., sous-officier algérien de la DGDSE, qui agissait sous la couverture diplomatique en tant que Premier secrétaire de l'ambassade d'Algérie à Paris. D'après le rapport, des données téléphoniques indiquent son contact avec l'un des accusés au moment de l'enlèvement et sa participation à un "débriefing" par la suite. De plus, il aurait été aperçu à proximité du domicile de Boukhors à plusieurs reprises, et des retraits bancaires suspects, dont un de 2,000 euros la nuit de l'enlèvement, accentuent les soupçons autour de son implication.
Réactions diplomatiques et légales
Ces événements ont exacerbé les tensions diplomatiques entre la France et l'Algérie. La réponse de l'Algérie, comprenant l'expulsion de plusieurs fonctionnaires français, fait suite à l'incarcération de ses agents. L'avocat d'Amir Boukhors, Éric Plouvier, a mis en lumière les violations de la souveraineté française et du droit international, plaidant pour des mandats d'arrêt contre les agents impliqués. Cependant, aucun mandat n'avait été délivré au moment de la publication de cet article.
Suite de l'enquête
Cette affaire continue d'évoluer avec des répercussions significatives sur la diplomatie franco-algérienne. Un dossier connexe a également révélé l'implication possible d'un fonctionnaire du ministère de l'Économie, accusé d'avoir divulgué des informations compromettantes sur des opposants au régime algérien, avec la complicité présumée d'une assistante sociale de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), qui a également été mise en examen. L'affaire, révélatrice des tensions politiques persistantes entre la France et l'Algérie, continue de faire l'objet d'investigations approfondies.