L'Insee a relevé sa prévision de croissance pour la France à 0,8% pour 2025, dans une note de conjoncture publiée le 11 septembre 2025. Cette estimation succède à une prévision précédente de 0,6% publiée en juin et se situe légèrement au-dessus de la prévision gouvernementale de 0,7%.
Principales prévisions
L'institut anticipe une progression du produit intérieur brut de 0,8% sur l'ensemble de l'année 2025. Par trimestre, la croissance serait de 0,3% au troisième trimestre et de 0,2% au quatrième trimestre. Le produit intérieur brut a progressé de 0,3% au deuxième trimestre, un chiffre supérieur aux prévisions publiées au début de l'été.
L'Insee identifie plusieurs secteurs contribuant à l'activité : le tourisme, le marché immobilier, l'agriculture et l'aéronautique. Pour l'aéronautique, l'institut prévoit une augmentation de la production de l'ordre de 7% sur l'année. Une part de la croissance s'explique par une reconstitution des stocks après deux années de désengagement des entreprises.
La consommation des ménages, pilier traditionnel de la croissance, devrait augmenter de 0,5% en 2025, contre une progression du pouvoir d'achat estimée à 0,8%. Le taux d'épargne des ménages devrait atteindre 18,5%, niveau le plus élevé depuis 45 ans hors période de crise sanitaire.
L'investissement des ménages est attendu en hausse de 0,8% après une forte baisse l'année précédente (-5,6%), tandis que l'investissement des entreprises devrait reculer de 0,9% (après -2,4%).
Emploi et prix
L'Insee prévoit une quasi-stabilisation de l'emploi. Le taux de chômage devrait augmenter légèrement en fin d'année, pour atteindre environ 7,6% de la population active.
L'inflation annuelle devrait s'établir à 1,2% en décembre 2025, l'inflation sous-jacente étant attendue à 1,5% sur la même période.
Analyse des moteurs et risques
L'Insee note que les moteurs de la croissance en 2025 ne semblent pas pérennes. La demande intérieure est attendue en ralentissement, notamment en raison d'une moindre dynamique de la consommation des ménages. Une part importante de la croissance s'explique par des effets comptables liés à la reconstitution des stocks.
L'institut mentionne plusieurs aléas pouvant affecter ces prévisions : l'évolution de la politique américaine, la volatilité des marchés pétroliers et l'incertitude politique en France. Ces facteurs peuvent, selon l'Insee, peser sur la confiance des ménages et sur l'activité économique, ou au contraire conduire à un rétablissement rapide des comportements d'achat si la confiance se redresse.
Contexte et points d'attention
La prévision de l'Insee marque un ralentissement par rapport à la croissance observée en 2024, qui s'était établie à 1,1%. Les trajectoires de l'investissement et de la consommation demeurent soumises à des incertitudes qui rendent la persistance du scénario de 0,8% dépendante de l'évolution des marchés, des décisions politiques et du comportement des agents économiques.
(Parcours factuel fondé sur la note de conjoncture publiée par l'Insee le 11 septembre 2025.)