Résumé
La Pologne a demandé la tenue d'une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies après une intrusion de drones dans son espace aérien. Le gouvernement a par ailleurs limité le trafic aérien le long de sa frontière orientale et a sollicité le soutien de ses alliés.
Chronologie et description de l'incident
Selon les autorités polonaises, 19 drones sont entrés dans l'espace aérien polonais dans la nuit de mardi à mercredi. Aucun blessé n'a été signalé. Les débris de 16 appareils ont été retrouvés et au moins trois drones ont été abattus par les forces polonaises avec l'appui d'alliés de l'OTAN. Des dommages matériels limités ont été signalés (une maison et un véhicule endommagés).
La Pologne a déclaré que certains drones étaient de fabrication russe et que, selon le ministre de la Défense, certains appareils auraient décollé depuis des régions russes, notamment Briansk, Koursk, Orël, Krasnodar et la Crimée. Les autorités russes ont nié toute implication et ont estimé que Varsovie n'avait fourni aucune preuve matérielle confirmant ces accusations.
Mesures nationales
L'agence polonaise de navigation aérienne (PAZP) a annoncé la limitation du trafic aérien le long de la frontière avec la Biélorussie et l'Ukraine, à la demande de l'armée, « pour assurer la sécurité nationale ». Cette restriction a été annoncée à compter de la semaine du 11 septembre et prorogée jusqu'au 9 décembre selon le communiqué des autorités.
Le président polonais a convoqué une réunion du Conseil national de sécurité, rassemblant le gouvernement, les responsables de la sécurité et des représentants parlementaires. Le gouvernement a demandé l'activation de l'article 4 du traité de l'Atlantique Nord afin de consulter les alliés sur la situation.
Réponses et renforts des alliés
Plusieurs pays alliés ont annoncé des mesures de renforcement de la protection de l'espace aérien polonais. La France a indiqué la mobilisation de trois avions Rafale pour contribuer à cette mission. L'Allemagne a prolongé sa mission de police du ciel et a porté de deux à quatre le nombre d'Eurofighter déployés. Les Pays-Bas ont annoncé l'accélération de la livraison de deux batteries Patriot et le déploiement de systèmes de défense aérienne et antidrones, accompagnés d'un contingent d'environ 300 militaires. La République tchèque a annoncé le déploiement de trois hélicoptères Mi-17. D'autres contributions d'alliés, notamment des avions de combat supplémentaires, ont été évoquées.
Le secrétaire général de l'OTAN et des représentants alliés ont confirmé des consultations et un soutien opérationnel dans le cadre des mécanismes de défense collective et de la police du ciel.
Réactions diplomatiques
Plusieurs responsables internationaux ont réagi publiquement. Le chancelier allemand a qualifié l'incident d'action agressive, et le président français a mis en garde contre une escalade. La cheffe de la diplomatie de l'Union européenne a dénoncé une violation de l'espace aérien européen. L'ambassadeur des États-Unis auprès de l'OTAN a réaffirmé le soutien aux alliés et la défense du territoire allié.
La Pologne a saisi le Conseil de sécurité de l'ONU, et la présidence sud-coréenne du Conseil a annoncé la tenue d'une réunion d'urgence pour examiner la situation. La Chine a appelé les parties concernées au dialogue et à la consultation.
Contexte
L'incident intervient à la veille de manoeuvres conjointes russo-biélorusses, identifiées par les communiqués publics comme des exercices Zapad. Des mesures de restriction de trafic aérien similaires ont été adoptées par d'autres États voisins, notamment la Lituanie et la Lettonie.
Enquête et positions contrastées
Les autorités polonaises ont présenté des éléments décrivant l'origine géographique des appareils et ont demandé une attention internationale sur ce qu'elles qualifient d'atteinte à la souveraineté nationale. Les autorités russes ont nié l'implication et ont demandé des preuves matérielles. Des enquêtes techniques et diplomatiques ont été annoncées ou engagées par plusieurs parties pour vérifier la trajectoire, l'origine et la nature des drones.
Situation en cours
Au moment des déclarations publiques consignées, des consultations politiques et militaires étaient en cours entre la Pologne, ses alliés et les instances internationales compétentes. Les mesures temporaires de protection de l'espace aérien et les renforts annoncés restent sujets à confirmation opérationnelle et à des décisions ultérieures des États concernés.