Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a publié, le 26 septembre 2025, une mise à jour d'une liste identifiant 158 entreprises liées au développement des colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Ces colonies sont considérées comme contraires au droit international par les Nations unies.
Contexte et mandat
En mars 2016, le Conseil des droits de l'homme a demandé la constitution d'une base de données recensant les entreprises impliquées dans des activités liées à la construction et au développement des colonies israéliennes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. La première publication de cette liste par le Haut-Commissariat a eu lieu en 2020.
La mise à jour publiée en 2025 intervient après une actualisation précédente en 2023, qui avait réduit la liste à 97 entreprises.
Contenu de la mise à jour
La version publiée le 26 septembre 2025 comporte 158 entreprises au total. Elle comprend 68 sociétés ajoutées par rapport à la version de 2023 et signale la suppression de sept entreprises précédemment inscrites, dont le constructeur ferroviaire français Alstom.
Parmi les entreprises nommées figurent, pour des activités renouvelées dans la mise à jour, des acteurs connus du grand public, tels que Booking.com, Motorola Solutions et Tripadvisor.
Les entreprises recensées opèrent principalement dans les secteurs de la construction, de l'immobilier, des mines et de l'industrie des carrières.
Localisation des entreprises
La majorité des sociétés inscrites ont leur siège en Israël. D'autres sièges sociaux apparaissent dans plusieurs pays, notamment le Canada, la Chine, la France, l'Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal, l'Espagne, le Royaume-Uni et les États-Unis.
Méthodologie et limites
Le Haut-Commissariat indique que la liste n'est pas exhaustive. En raison de contraintes de ressources, le Haut-Commissariat a examiné 215 entreprises sur les 596 pour lesquelles il avait reçu des informations. Lors de la première publication en 2020, le Haut-Commissariat avait précisé que la base de données ne constitue pas un processus judiciaire ou quasi-judiciaire.
La mise à jour de 2025 intervient alors que la procédure d'actualisation était prévue annuellement, mais n'avait pas été systématiquement respectée.
Réactions
Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme a rappelé la responsabilité des entreprises opérant dans des contextes de conflit de veiller à ce que leurs activités ne contribuent pas à des violations des droits de la personne et, le cas échéant, de mettre en place des mesures de réparation.
Des autorités, dont Israël et les États-Unis, avaient exprimé des réserves ou des condamnations lors des publications antérieures de la base de données. Le gouvernement israélien a contesté la légalité et la portée de l'initiative.
Chronologie synthétique
- Mars 2016 : résolution du Conseil des droits de l'homme demandant la création d'une base de données.
- 2020 : première publication de la liste par le Haut-Commissariat.
- 2023 : mise à jour réduisant la liste à 97 entreprises.
- 26 septembre 2025 : nouvelle mise à jour portant la liste à 158 entreprises.