Les ministres de la Défense de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) se sont réunis à Bruxelles le 15 octobre 2025 pour discuter des mesures à adopter après plusieurs incursions dans l'espace aérien européen et du renforcement du soutien à l'Ukraine.
Contexte des incidents
En septembre, une vingtaine de drones identifiés comme russes ont pénétré l'espace aérien polonais; trois d'entre eux ont été abattus par des forces de l'OTAN. Quelques jours plus tard, des avions de chasse de l'Alliance ont escorté trois MiG hors de l'espace aérien estonien après une intrusion durant douze minutes. Ces incidents ont conduit au lancement de l'opération "Eastern Sentry" visant à renforcer la surveillance du flanc est de l'OTAN.
Mesures et discussions au sein de l'OTAN
Les ministres ont examiné des propositions visant à adapter la riposte de l'Alliance face à des incursions aériennes et aux menaces par drones. Parmi les points discutés figurent l'affinement des règles d'engagement pour donner plus de flexibilité au commandement militaire de l'OTAN et la simplification des procédures qui reposent sur des systèmes nationaux différents et peuvent limiter l'action conjointe.
Des intervenants ont indiqué que l'objectif est de clarifier les règles de conduite opérationnelle afin d'améliorer la capacité de réaction des forces alliées lors d'incidents aériens.
Coopération avec l'Union européenne sur la défense contre les drones
L'Union européenne a proposé un dispositif qualifié de "mur" anti-drones destiné à réduire les intrusions non identifiées. L'OTAN s'est déclarée favorable à une coordination avec l'UE sur ce type d'initiative, sous réserve que l'Alliance conserve la prérogative d'indiquer les orientations opérationnelles et techniques appropriées.
Soutien militaire à l'Ukraine
Les ministres ont rencontré le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal lors d'un déjeuner de travail et d'une réunion du Groupe de contact sur l'Ukraine. La discussion a porté sur le programme Purl, une initiative américaine permettant à Kiev d'acquérir des équipements militaires américains financés par des pays européens. Selon les éléments présentés lors de la réunion, Kiev a reçu deux tranches d'aide d'un montant total d'environ 2 milliards de dollars financées par les Pays-Bas et plusieurs pays scandinaves. L'Allemagne et le Canada se sont engagés à financer deux autres tranches, à hauteur de 500 millions de dollars chacune.
La France ne participe pas au programme Purl, mais elle étudie d'autres formes de soutien. Les représentants ukrainiens ont demandé un renforcement des capacités de défense antiaérienne et des systèmes de missiles.
Initiatives et propositions internationales
Des responsables américains ont encouragé les contributions supplémentaires des alliés européens et du Canada au soutien de l'Ukraine. Une proposition américaine envisagée a été évoquée, consistant à autoriser la fourniture à l'Ukraine de missiles Tomahawk à plus longue portée; cette possibilité a été présentée comme un élément susceptible d'affecter la planification stratégique adverse, sans annonce formelle lors de la réunion.
Les discussions se sont déroulées dans un contexte de coordination transatlantique sur la sécurité aérienne, la défense anti-drones et les modalités de soutien militaire à l'Ukraine.