État général
En 2025, le Réseau des relevés glaciologiques suisse (Glamos) a observé une fonte importante des glaciers suisses. Des mesures réalisées sur une vingtaine de glaciers ont été extrapolées à l'ensemble des quelque 1 400 formations glaciaires du pays.
Observations récentes
Glamos a évalué une perte de volume annuelle de 3 % pour 2025, correspondant au quatrième recul le plus marqué depuis le début des séries de mesures, après 2022, 2023 et 2003. Des conditions météorologiques décrites dans le rapport — un hiver pauvre en enneigement et des vagues de chaleur en juin et en août — ont contribué à cette perte. Le deuxième mois de juin le plus chaud enregistré en Suisse a favorisé une fonte rapide des neiges, et en août l'isotherme du zéro degré a parfois dépassé 5 000 mètres d'altitude. Un rafraîchissement des températures en juillet, accompagné d'apports neigeux au-dessus de 2 500 m, a limité l'ampleur de la fonte estivale.
Glamos estime le volume de glace des glaciers suisses à 45,1 kilomètres cubes à la fin de 2025. Leur superficie est estimée à 755 km², soit une réduction d'environ 30 % par rapport à l'an 2000. Sur le glacier du Rhône, des observations indiquent une perte d'épaisseur d'environ 100 mètres, voire plus, sur une vingtaine d'années.
Évolution à moyen et long terme
Le rapport détaille une accélération du retrait glaciaire sur les dernières décennies. Les pertes de volume décennales rapportées sont d'environ 10 % pour la période 1990–2000, 14 % pour 2000–2010, 17 % pour 2010–2020 et 24 % pour 2015–2025. Depuis le début des années 1970, plus de 1 100 glaciers suisses ont disparu selon les relevés.
Facteurs climatiques et projections
L'Office fédéral suisse de météorologie et de climatologie indique que le réchauffement en Suisse est d'un ordre de grandeur supérieur à la moyenne mondiale. Le rapport attribue la diminution des glaciers à des conditions thermiques et d'enneigement modifiées, en particulier des hivers moins enneigés et des vagues de chaleur estivales. Des responsables scientifiques signalent que, si les émissions mondiales de dioxyde de carbone restent au niveau actuel, la quasi-totalité des glaciers suisses pourrait avoir fondu d'ici la fin du siècle, selon les projections mentionnées dans l'étude.
Conséquences observées et attendues
La réduction du volume glaciaire affecte les réserves d'eau douce et a des implications pour l'approvisionnement en eau potable et la production d'énergie hydraulique. Le retrait des glaces et la perte d'enneigement peuvent aussi modifier la stabilité des pentes de montagne, augmentant le risque d'effondrements de pans rocheux et de glace; le rapport cite un effondrement ayant entraîné la destruction d'un village au printemps.
Méthodologie et limites
Les variations annuelles présentées dans le rapport reposent sur des mesures de terrain, complétées par des extrapolations. Le calcul des pertes à l'échelle nationale s'appuie sur des séries chronologiques et sur des observations effectuées sur un échantillon de glaciers représentatifs.
Conclusion
Les observations récentes et les séries décennales indiquent une tendance au retrait et à la perte de volume des glaciers suisses, avec une accélération notable au cours des dernières décennies et des conséquences sur les ressources en eau et la stabilité des zones de montagne.