Introduction
Le saumon de la souche Loire-Allier, une sous-espèce du saumon sauvage de l'Atlantique, est confronté à un risque d’extinction accru en raison du changement climatique. Longtemps abondants dans les eaux de l'Allier, ces saumons se raréfient de manière alarmante, phénomène observé également dans plusieurs autres fleuves à travers le monde.
Situation actuelle
En 2024, seulement 38 géniteurs ont atteint les frayères de l'Allier, principal affluent de la Loire, d’après les relevés réalisés à Vichy. En 2025, ce nombre a légèrement augmenté pour atteindre 77, mais cela représente tout de même une chute radicale par rapport à 2015 où près de 1 200 saumons avaient été enregistrés. Depuis 2017, où ils étaient 754, le nombre a considérablement diminué : moins de 400 en 2019 et la barre des 100 n’a plus été atteinte depuis 2023. Le taux de mortalité étant élevé, il est estimé que moins de 40 saumons pourraient survivre à la fin de l'été 2025.
Causes de la menace
Un rapport de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé en 2024 la souche Loire-Allier en danger d'extinction. Les efforts de conservation n’ont pas manqué : interdictions de la pêche, aménagements hydrauliques pour faciliter la migration des poissons, et création de nurseries. Toutefois, le changement climatique est devenu le principal obstacle à leur survie. Les saumons, étant des animaux ectothermes, sont particulièrement sensibles aux variations de température de l’eau.
Impact du changement climatique
Les étés de la région voient fréquemment des températures d'eau excéder 30°C, un régime thermique critique et létal pour les saumons qui tentent de se reproduire après un voyage épuisant depuis l'océan. La température optimale de migration pour cette espèce se situe entre 9°C et 17°C, et les températures dépassant les 20°C conduisent généralement à l'arrêt de tout mouvement migratoire. Au-delà de 25°C, la situation devient hostile et au-dessus de 27°C, létale.
En plus de ces températures élevées, la baisse des débits d'eau aggravée par l'évaporation augmente la difficulté pour les saumons de trouver des milieux viables, encore qualifiés de "milieux de mort". Les eaux chaudes favorisent également la prolifération de prédateurs comme le silure, qui a vu ses effectifs doubler dans le bassin de la Loire en 2024 par rapport aux cinq années précédentes.
Conclusion
La raréfaction des saumons sauvages ne se limite pas à la Loire. Des observations similaires ont été faites en Bretagne, au Canada, et en Scandinavie, reflétant une tendance inquiétante parmi les populations de saumons migrateurs de l'Atlantique nord. Les records de températures enregistrés en 2023 et 2024 mettent en évidence la multiplicité des défis auxquels ces espèces emblématiques font face, illustrant l'impact extensif du changement climatique sur la biodiversité aquatique.