Introduction
La nomination de Sushila Karki comme cheffe du gouvernement provisoire du Népal s'inscrit dans le contexte d'une vaste contestation nationale contre la corruption et le népotisme. Dans ses premières déclarations publiques, elle a déclaré vouloir répondre aux demandes exprimées par les manifestants, en particulier par des jeunes se revendiquant de la génération Z.
Contexte et bilan des manifestations
Des manifestations antigouvernementales se sont déroulées à Katmandou et dans d'autres localités du pays. Selon un bilan communiqué par le secrétaire en chef du gouvernement, Eaknarayan Arya, au moins 72 personnes ont été tuées et 191 blessées lors des violences ayant débuté au début de la semaine. Les troubles ont inclus des incendies de bâtiments publics et des affrontements avec les forces de l'ordre. Le gouvernement a indiqué qu'environ 12 500 détenus avaient profité du chaos pour s'évader de leurs établissements pénitentiaires.
Les manifestants ont dénoncé des coupures et blocages des réseaux sociaux, la corruption et l'incapacité du précédent gouvernement à répondre aux besoins de la population. Des témoins et responsables ont indiqué que la police avait ouvert le feu sur des manifestants lors de certains affrontements.
Nomination et profil de Sushila Karki
Sushila Karki, ancienne présidente de la Cour suprême, a été désignée pour diriger un gouvernement provisoire. Elle est présentée comme la première femme à occuper cette fonction au Népal. Son nom avait circulé publiquement et sur les réseaux sociaux avant sa désignation officielle. Des négociations ont eu lieu entre le chef de l'armée, Ashok Raj Sigdel, et le président Ram Chandra Paudel au moment de sa nomination.
Engagements et calendrier annoncé
Sushila Karki a déclaré vouloir travailler en accord avec les revendications de la génération Z, identifiée par ses porte-parole comme exigeant la fin de la corruption, une meilleure gouvernance et davantage d'égalité économique. Elle a annoncé que le gouvernement provisoire n'exercerait ses fonctions que pendant une période de six mois et qu'il organiserait des élections législatives prévues le 5 mars 2026 après la dissolution du Parlement.
Le président Ram Chandra Paudel a qualifié le processus de difficile mais a indiqué qu'une solution pacifique avait été trouvée, appelant au respect du calendrier électoral.
Premières actions et situation sur le terrain
Dans les jours suivant sa prise de fonctions, la nouvelle cheffe du gouvernement a observé une minute de silence en mémoire des victimes et a entamé une série de réunions dans le complexe gouvernemental de Singha Durbar, dont certains bâtiments ont été endommagés lors des manifestations. Les forces militaires, initialement déployées en nombre, étaient selon des comptes rendus moins visibles dans les rues de la capitale.
Réactions nationales et internationales
Des responsables et citoyens ont exprimé l'attente d'un retour à l'ordre et d'une réponse aux demandes formulées pendant la contestation. Certains observateurs ont souligné la complexité des problèmes à traiter, notamment le chômage et l'émigration de jeunes travailleurs.
Des dirigeants de pays voisins, notamment de l'Inde et de la Chine, ont transmis des messages de félicitations à l'adresse de la nouvelle cheffe du gouvernement.
Enjeux à venir
Le gouvernement provisoire est confronté à plusieurs défis : le rétablissement de l'ordre public, la gestion des conséquences des violences, la restauration des bâtiments publics endommagés, la recherche et le retour des personnes évadées des prisons, et l'organisation des élections législatives annoncées. Les autorités ont déclaré leur intention de conduire le pays vers les élections prévues en mars 2026 et de remettre ensuite les pouvoirs au Parlement élu.
Sources
Le présent article synthétise des informations publiées par des agences de presse et des communiqués officiels relatifs aux événements et déclarations cités.