Contexte et détails de l’affaire
Le Rassemblement national (RN) et des formations alliées de l'ex-groupe Identité et Démocratie sont au cœur de nouvelles accusations d'irrégularités financières au Parlement européen, d'après un rapport révélé par le journal Le Monde et d'autres médias européens le 3 juillet 2025. Les accusations portent sur des dépenses supérieures à 4,3 millions d'euros entre 2019 et 2024. Ceci inclut des défauts d'appels d'offres, des surfacturations, et des dons jugés inappropriés à certaines associations.
Principaux bénéficiaires et liens avec Marine Le Pen
Une partie conséquente de ce montant, soit environ 3,1 millions d'euros, aurait bénéficié à deux sociétés, e-Politic et Unanime, en lien étroit avec des proches de Marine Le Pen, notamment son ancien conseiller Frédéric Chatillon et son épouse Sighild Blanc. Les deux sociétés sont accusées d'avoir participé à des appels d'offres « purement formels » entachés de « graves problèmes de conformité », selon les inspecteurs financiers de Bruxelles.
Passé d'irrégularités
Ces accusations font écho à l'affaire dite "des kits de campagne" pour laquelle Frédéric Chatillon et Sighild Blanc ont été condamnés pour escroquerie et abus de biens sociaux. Le RN avait déjà été impliqué dans des scandales similaires, notamment l'affaire des assistants parlementaires européens, ayant entraîné une condamnation contre Marine Le Pen, en attente de procès en appel.
Dons controversés
Le rapport accuse également le RN et ses partenaires d'avoir fait des dons totalisant plus de 700 000 euros à des associations sans lien direct avec leurs activités politiques au Parlement européen. Ces fonds ont été utilisés pour des causes variées telles que la stérilisation de chats errants, le soutien à des associations de sapeurs-pompiers, et la restauration d'une paroisse.
Réactions et démentis
Philip Claeys, ancien secrétaire général du groupe Identité et Démocratie, a rejeté ces accusations, qualifiant les affirmations d'incorrectes et affirmant que tous les paiements étaient dûment justifiés et contrôlés. De son côté, Marine Le Pen, interrogée par RTL, a indiqué ne pas être encore au fait du dossier. Elle a souligné la possibilité de désaccords administratifs avec le Parlement européen, qu’elle accuse de mener une "guerre de tranchées" contre l'opposition.
Implications futures
Ces nouvelles accusations arrivent alors que Marine Le Pen a été déclarée inéligible à la suite de sa condamnation dans l'affaire des assistants parlementaires, bien qu'elle ait fait appel. Le procès d'appel est attendu d'ici l'été 2026. Ces affaires récurrentes mettent en lumière les scrutins rigoureux auxquels le RN est soumis au niveau européen et pourraient avoir des répercussions politiques significatives à l'avenir.