Contexte et décisions judiciaires
Début mai 2025, le gouvernement allemand, dirigé par le chancelier Friedrich Merz, a adopté une politique stricte de refoulement des demandeurs d'asile à ses frontières. Cette démarche visait à réduire significativement le nombre de demandes d'asile en Allemagne et à contrer la montée du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD). Cependant, le tribunal administratif de Berlin a jugé cette pratique illégale le 9 mai, après le cas de trois Somaliens refoulés vers la Pologne le jour même de leur contrôle douanier où ils avaient exprimé leur volonté de demander asile.
Décision du tribunal
Le tribunal a précisé que, selon la procédure européenne dite de Dublin, toute personne sollicitant l'asile lors d'un contrôle aux frontières sur le territoire allemand ne peut être refoulée sans un examen préalable pour déterminer le pays responsable de sa demande. La décision soulignait l'illégalité du refoulement sans cette procédure et rejetait les arguments du gouvernement invoquant une situation d'urgence ou de sécurité nationale insuffisamment justifiés.
Réactions du gouvernement
Malgré ce revers judiciaire, le ministre de l'Intérieur, Alexander Dobrindt, a annoncé le maintien des refoulements, estimant qu'ils restent juridiquement fondés et arguant que le jugement concerne un cas individuel. Le gouvernement avait initialement mis en place cette politique pour répondre aux préoccupations croissantes au sein de la population et pour donner un signal fort contre l'immigration illégale. Depuis cette politique, environ 2 850 migrants ont été refoulés.
Conséquences politiques nationales et internationales
Cette politique, critiquée par les voisins de l'Allemagne, notamment la Pologne et la Suisse, a provoqué des frictions diplomatiques. Les critiques dénoncent les complications pour les frontaliers et l'incompatibilité avec les règles de l'Union européenne. Sur le plan intérieur, cette décision du gouvernement marque une rupture avec la politique d'accueil plus ouverte de l'ancienne chancelière Angela Merkel.
Conclusion et perspectives
Le gouvernement de Merz, sous la pression d'une montée de l'extrême droite et d'un débat national intense sur la migration, reste ferme sur sa position malgré la décision judiciaire et les critiques internationales. Il s'efforce par ailleurs de durcir les lois migratoires avec notamment la suspension du regroupement familial et la révocation de certaines mesures facilitant la naturalisation pour mieux contrôler le flux migratoire en Allemagne.