Résolution et vote
Début novembre 2025, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution prévoyant la levée des sanctions imposées à Ahmed al-Chareh, identifié comme président syrien par intérim, et à son ministre de l'Intérieur, Anas Khattab. Le texte, présenté par les États-Unis, a été adopté par 14 voix pour et une abstention, celle de la Chine. La Russie a voté en faveur.
Mesures supprimées
La résolution retire Ahmed al-Chareh et Anas Khattab de la liste des personnes et entités visées par les mesures visant les individus et groupes liés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique. Sont supprimées l'interdiction de voyager, le gel des avoirs et l'embargo sur les armes qui pesaient sur ces deux responsables.
Justifications et contenu du texte
Le texte public de la résolution souligne l'engagement déclaré des nouvelles autorités syriennes à lutter contre le terrorisme, y compris contre les combattants étrangers présents sur le territoire syrien, et à s'opposer aux organisations identifiées comme Al-Qaïda, l'État islamique et leurs affiliés. Les partisans de la levée des sanctions ont présenté ce retrait comme une mesure destinée à faciliter la réintégration de la Syrie dans la communauté internationale et à encourager la coopération sur les questions de sécurité.
Réactions officielles
Les autorités syriennes ont salué la décision et remercié les États membres ayant soutenu la résolution. L'ambassadeur syrien auprès de l'ONU a estimé que la décision répondait à une attente d'une partie de la population syrienne souhaitant la normalisation des relations internationales.
Position de la Chine
La Chine s'est abstenue, en invoquant des inquiétudes sur la présence de combattants terroristes étrangers en Syrie et sur la fragilité de la situation sécuritaire qui pourrait, selon elle, être exploitée par ces groupes. L'ambassadeur chinois a estimé que le Conseil n'avait pas pleinement évalué les risques liés à l'évolution sur le terrain.
Contexte et antécédents
Ahmed al-Chareh figurait sur la liste des sanctions de l'ONU depuis 2013 en tant que leader du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), anciennement connu sous le nom de Front al-Nusra. Le HTS avait déclaré en 2016 rompre ses liens formels avec Al-Qaïda, position qui a été sujette à débats. Des forces liées à Ahmed al-Chareh ont renversé le dirigeant syrien précédent en décembre 2024, conduisant à un changement de pouvoir qui a profondément modifié la dynamique politique du pays.
Déplacements et agenda diplomatique
Malgré son inscription antérieure sur la liste des sanctions, Ahmed al-Chareh avait effectué plusieurs déplacements internationaux après son arrivée au pouvoir, bénéficiant ponctuellement d'exemptions accordées par le comité des sanctions de l'ONU. En septembre 2025, il s'est rendu à l'Assemblée générale des Nations unies à New York. La Maison-Blanche avait annoncé une rencontre prévue entre Ahmed al-Chareh et le président des États-Unis pour la semaine suivant l'adoption de la résolution, en l'inscrivant à l'ordre du jour des discussions bilatérales.
Enjeux sécuritaires et perspectives
Les États membres ont exprimé des positions divergentes sur l'opportunité et le calendrier de la levée des sanctions, soulignant la nécessité d'équilibrer considérations diplomatiques et risques sécuritaires. La résolution modifie le régime de sanctions pour les deux personnes nommées mais ne prévoit pas, dans sa version publique, de mécanisme additionnel détaillé pour le suivi sur le terrain. Les débats au sein du Conseil reflètent l'incertitude persistante quant à l'impact de cette décision sur la stabilité régionale et sur la lutte contre les groupes armés en Syrie.








