Résumé
Le maïeuticien Lionel Charvin a été condamné le 5 septembre 2025 par la cour criminelle de l'Hérault, à Montpellier, à 14 ans de réclusion criminelle pour des pénétrations sexuelles commises sur six patientes. La cour a retenu la circonstance aggravante d'abus de l'autorité conférée par sa fonction.
Contexte
Lionel Charvin, professionnel de la maïeutique âgé de 54 ans au moment du procès, avait déjà été condamné en 2022 à 12 ans de réclusion pour des faits similaires impliquant onze patientes. La médiatisation de ce premier procès a incité d'autres victimes à se manifester, entraînant un renvoi devant la justice pour de nouveaux faits.
Procès et éléments présentés
Le procès concernant les six patientes a duré deux jours. Les victimes ont décrit des gestes qu'elles ont considérés comme des actes sexuels imposés sans consentement; certaines ont parlé de "masturbation" pour qualifier les gestes subis lors de consultations. L'accusé a nié la qualification de viol, soutenant qu'il s'agissait de gestes à visée médicale. La présidente de la cour a exprimé son incompréhension face à la défense de l'accusé.
L'avocat général avait requis une peine de 14 ans, estimant que les patientes avaient décrit des atteintes subies dans le cadre de consultations. La cour criminelle a suivi les réquisitions et déclaré l'accusé coupable.
Peines et mesures complémentaires
La peine prononcée est de 14 ans de réclusion criminelle. La cour a assorti cette condamnation d'un suivi sociojudiciaire de cinq ans avec obligation de soins; le ministère public avait demandé un suivi de sept ans. Les peines issues des deux condamnations (2022 et 2025) pourront être fusionnées par la chambre de l'instruction de la cour d'appel. Le cumul des peines ne pourra être inférieur à 14 ans ni excéder la limite légale de 20 ans pour ces crimes.
Quatre parties civiles recevront, selon une avocate des parties civiles, des dommages et intérêts pour un montant total de 105 000 euros.
Arguments des parties et conséquences
La défense a contesté la démonstration de l'élément moral et la matérialité des faits, sans plaider explicitement l'acquittement; l'accusé a maintenu que les gestes étaient de nature médicale. Le ministère public a estimé que les victimes n'avaient pas disposé d'une information permettant un consentement éclairé et a souligné l'usage de l'autorité professionnelle par l'accusé pour commettre les faits.
Plusieurs victimes ont rapporté des conséquences sur leur vie intime et affective.
Voies de recours et suite judiciaire
L'accusé dispose d'un délai de dix jours pour interjeter appel. La mise en œuvre du suivi sociojudiciaire et l'éventuelle fusion des peines relèveront des procédures ultérieures devant la chambre de l'instruction et, le cas échéant, des juridictions d'appel.