Présentation
Une soixantaine de manifestants autochtones ont bloqué l'entrée principale de la COP30 à Belém, au Brésil, lors de la conférence des Nations unies sur le climat. Le blocage a duré environ deux heures et a perturbé l'accès à la « zone bleue », espace réservé aux négociations officielles.
Déroulement des événements
Selon plusieurs comptes rendus, les manifestants, majoritairement membres de la communauté munduruku, se sont positionnés devant l'entrée principale de la zone des négociations, empêchant l'accès par cette voie. Plusieurs personnes portaient des ornements traditionnels et certains étaient torse nu. Des enfants accompagnaient certains manifestants.
Pendant l'action, des délégués ont dû emprunter une entrée latérale soumise à un filtrage renforcé assuré par des militaires. Des soldats et des agents de la police militaire ont été déployés autour du site pour assurer la sécurité et contrôler les accès. Après des discussions entre organisateurs et représentants des manifestants, l'entrée principale a été rouvert.
Ces incidents suivent une incursion antérieure de manifestants dans la « zone bleue » en début de semaine, qui avait donné lieu à des heurts avec le personnel de sécurité.
Réactions et démarches institutionnelles
Le président de la COP et la directrice générale présente, Ana Toni, se sont rendus sur place pour échanger avec les manifestants. Des réunions ont ensuite été organisées dans un bâtiment public voisin avec des ministres brésiliens responsables des questions autochtones et environnementales, dont Sonia Guajajara et Marina Silva, afin d'engager un dialogue.
Le secrétariat de l'ONU Climat et la direction de la COP ont demandé des mesures de sécurité renforcées à la suite des incidents. Les autorités brésiliennes ont confirmé un renforcement du dispositif de sécurité autour du site de la conférence.
Revendications des manifestants
Les manifestants ont exposé des demandes centrées sur la défense de leurs terres et la protection de leurs droits : la démarcation des territoires indigènes, l'opposition au projet ferroviaire dit Ferrogrão et des réserves à l'égard de projets pétroliers au large de l'embouchure de l'Amazone. Ils ont également demandé une rencontre directe avec le président de la République brésilienne pour porter leurs revendications.
Contexte politique et administratif
Depuis le retour du gouvernement actuel en 2023, plusieurs mesures en faveur des populations indigènes ont été annoncées, notamment l'homologation de certaines terres et la création d'un ministère dédié aux peuples indigènes. Néanmoins, des organisations et représentants autochtones dénoncent la lenteur de certaines procédures administratives, en particulier la démarcation des terres, et s'opposent à l'autorisation d'activités d'exploration pétrolière et à certains grands projets d'infrastructures.
Conséquences pour la COP
Le blocage et les incidents antérieurs ont entraîné des perturbations ponctuelles de l'agenda de la conférence et des modifications des accès pour les délégués et observateurs. Les organisateurs ont engagé des discussions avec des représentants autochtones pour tenter de répondre aux demandes et garantir la tenue des négociations au sein de la « zone bleue ».








