Contexte des manifestations
Le 29 avril 2025, plusieurs milliers de manifestants, principalement des étudiants en médecine et des internes, ont défilé à Paris ainsi que dans plusieurs autres grandes villes françaises, dont Lyon, Toulouse, et Montpellier, pour protester contre la proposition de loi Garot. Cette loi vise à réguler l'installation des médecins afin de lutter contre la désertification médicale en France.
Contenu de la proposition de loi Garot
La proposition de loi, initiée par Guillaume Garot (député PS) et soutenue par un groupe de plus de 250 députés de différents partis (de LR à LFI), prévoit que dans les zones où la densité de médecins est élevée, ceux-ci devront attendre le départ à la retraite d'un confrère pour pouvoir s'installer. Cette disposition s'applique aux médecins libéraux ainsi qu'à ceux payés par l'État. La loi a été partiellement adoptée à l’Assemblée nationale, mais prévoit d'autres débats pour ses articles restants.
Réactions et opposition
Les manifestations ont été organisées par des syndicats de médecins libéraux et des associations d'étudiants. Les participants ont soulevé des pancartes critiquant la loi, avec des slogans tels que "Retirez le Garot, la médecine libérale étouffe", soulignant l'inquiétude que cette régulation pourrait décourager les jeunes médecins de s'installer en pratique libérale. Des étudiants, comme Amin Benkraiem, ont exprimé le point de vue que la loi repose sur un "postulat faux" et que le véritable problème est la pénurie de médecins, non pas leur répartition.
Plan parallèle du gouvernement
En opposition à cette proposition, le gouvernement a proposé un plan alternatif pour lutter contre les déserts médicaux. Présentée par le Premier Ministre, François Bayrou, cette mesure inclut une obligation pour les médecins d'assurer jusqu'à deux jours par mois de consultation dans des zones sous-denses, avec une compensation financière et du soutien logistique sur place.
Réponse du secteur médical et des associations
Les syndicats médicaux s'opposent fermement à cette obligation de déplacement, arguant qu'elle devrait être une responsabilité collective, non individuelle, pour ne pas alourdir la charge pesant sur chaque médecin. Par ailleurs, les associations de patients, telle que France Assos Santé, ont souligné l’importance de cette régulation pour l’amélioration de l’accès aux soins, considérant qu’elle est un moyen de répondre à la pénurie structurelle.
Conclusion
La question de la répartition géographique des médecins en France demeure un défi considérable. La régulation de l’installation des praticiens suscite un débat intense entre les besoins pressants en soins et les préoccupations professionnelles des médecins. Le dialogue entre le gouvernement, les organisations de médecins, et les associations de patients continues alors que d'autres débats législatifs sont prévus.