Synthèse
Maylis Daubon, 53 ans, a été condamnée par la cour d'assises des Landes à trente années de réclusion criminelle, assorties d'une période de sûreté de vingt ans. La cour a retenu sa culpabilité pour l'empoisonnement de sa fille aînée, des atteintes à la santé de sa fille cadette et des manœuvres visant à faire assassiner son ex-mari.
Faits et circonstances
Le 13 novembre 2019, Enea, alors âgée de 18 ans, a présenté des convulsions au domicile familial. Transportée à l'hôpital, elle est décédée six jours plus tard. Les analyses toxicologiques ont mis en évidence une concentration de propranolol considérée comme environ dix fois supérieure à la posologie thérapeutique.
Selon l'accusation, la surmédicalisation de l'adolescente remonterait au début de 2018 et aurait instauré une vulnérabilité chimique. Des perquisitions au domicile de l'accusée ont permis de retrouver des comprimés de propranolol, dissimulés dans un emballage de suppositoires et dans un meuble de vaisselle.
Des examens complémentaires ont aussi révélé chez la fille cadette, Luan, une consommation importante de zopiclone, un hypnotique prescrit aux adultes, alors qu'elle était mineure au moment des faits allégués.
Enquête et expertises
Des expertises toxicologiques et psychiatriques ont été versées au dossier. Une experte en toxicologie a évoqué une « vulnérabilité chimique » liée à une surmédicalisation, susceptible, selon elle, de diminuer l'autonomie de décision de la personne exposée. Un expert psychiatre a mentionné une emprise psychologique exercée par la mère et avancé l'hypothèse d'un syndrome de Münchhausen par procuration, interprétation contestée par la défense.
L'instruction a par ailleurs relevé des incohérences dans certaines déclarations et des soupçons de falsification d'ordonnances. Les investigations ont également examiné des allégations selon lesquelles Maylis Daubon aurait tenté de solliciter des codétenues à la prison de Pau pour faire assassiner son ex-mari.
Procès et positions des parties
Lors du procès, la prévenue a nié les faits et a soutenu que la mort de sa fille aînée résultait d'un suicide, thèse soutenue par une partie de la famille. La fille cadette a pour sa part déclaré ne pas incriminer sa mère.
Le ministère public a présenté Enea comme affaiblie par une surmédicalisation et a demandé la reconnaissance d'une absorption réalisée dans des conditions d'emprise. Il avait requis une peine de trente ans de réclusion assortie d'une période de sûreté de quinze ans.
La défense a contesté la preuve de la culpabilité, soulignant les antécédents psychiatriques de l'adolescente et appelant au doute sur le mode opératoire et le mobile.
Verdict et suites
La cour d'assises des Landes a condamné Maylis Daubon à trente années de réclusion criminelle, avec une période de sûreté fixée à vingt ans. La décision a été prise à la majorité. L'accusée dispose d'un délai de dix jours pour interjeter appel.
Parties civiles et réactions
Des proches, dont l'ex-mari, se sont exprimés à l'issue du verdict. La famille a présenté des positions divergentes lors du procès : certaines personnes ont soutenu la thèse du suicide, d'autres ont appuyé l'interprétation retenue par la cour.
Situation procédurale antérieure
Maylis Daubon avait été mise en examen et écrouée en 2022. Les investigations et expertises médicales se sont poursuivies ensuite, notamment sur l'état de santé de sa fille cadette et sur les prescriptions médicamenteuses retrouvées dans l'environnement familial.








