Le deuxième sommet de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la médecine traditionnelle s'est ouvert le 17 décembre 2025 à New Delhi. La réunion vise à examiner comment appliquer des méthodes scientifiques et des technologies récentes pour évaluer, encadrer et, lorsque cela est approprié, intégrer des pratiques traditionnelles dans les systèmes de santé.
Objectifs du sommet
Le sommet a pour objectifs d'encourager l'évaluation scientifique des pratiques et traitements dits traditionnels, d'améliorer leur compatibilité avec les systèmes de santé modernes et de promouvoir des approches assurant sécurité et efficacité. Les pratiques évoquées comprennent l'acupuncture, la médecine ayurvédique et divers remèdes à base de plantes.
Déclarations et initiatives
Le directeur général de l'OMS a présenté la médecine traditionnelle comme une demande croissante dans de nombreux pays. Le Premier ministre indien a exprimé l'espoir que la réunion permettra de renforcer les efforts pour exploiter ce potentiel et a rappelé le soutien apporté à la création, en 2022, d'un Centre mondial de médecine traditionnelle de l'OMS à Jamnagar (État du Gujarat).
La directrice du Centre mondial a indiqué que le recours aux remèdes traditionnels est répandu et a cité des estimations selon lesquelles une proportion notable de la population utilise ces pratiques. Elle a également souligné que, pour une partie de la population mondiale, la médecine traditionnelle constitue l'offre de soins la plus proche ou la seule disponible.
Usage, définition et financement de la recherche
L'OMS définit la médecine traditionnelle comme l'ensemble des connaissances, capacités et pratiques fondées sur des théories, croyances et expériences propres à différentes cultures, utilisées pour préserver la santé, prévenir, diagnostiquer ou traiter des maladies. Les responsables ont indiqué que moins de 1 % du financement mondial de la recherche en santé est actuellement consacré à la médecine traditionnelle.
Des exemples historiques de produits d'origine naturelle ont été cités au cours des discussions, comme l'aspirine dérivée de l'écorce de saule ou d'autres composés naturels qui ont conduit à des contraceptifs et des traitements anticancéreux.
Preuve scientifique et enjeux de conservation
Les intervenants ont noté que, pour plusieurs pratiques ou produits traditionnels, les bénéfices n'ont pas été établis de manière rigoureuse selon les standards actuels de la recherche biomédicale. Ils ont également relevé que la demande pour certains produits peut contribuer au trafic d'espèces sauvages et menacer des animaux tels que le tigre, le rhinocéros et le pangolin.
L'OMS a rappelé l'une de ses missions : aider les pays à veiller à ce que les pratiques identifiées comme médecine traditionnelle soient sûres, fondées sur des preuves lorsque possible, et intégrées de manière équitable dans les systèmes de santé.
Rôle des technologies et actions prévues
Les responsables scientifiques présents au sommet ont indiqué que des technologies avancées, y compris l'intelligence artificielle, peuvent contribuer à l'analyse de grandes quantités de données, au criblage de composés et à la compréhension des structures chimiques complexes des produits à base de plantes. Ces outils sont présentés comme des moyens d'identifier des constituants pertinents, d'évaluer des bénéfices potentiels et de réduire les risques d'effets indésirables.
À l'occasion du sommet, l'OMS a prévu de lancer un répertoire numérique mondial de recherches sur la médecine traditionnelle : une bibliothèque centralisée de références scientifiques destinée à faciliter l'accès et l'évaluation des connaissances disponibles.
Suites attendues
Le sommet vise à orienter les efforts de recherche, de réglementation et d'intégration au sein des systèmes de santé en s'appuyant sur des approches scientifiques et des technologies émergentes. Les discussions portent sur des actions visant à augmenter le financement de la recherche, à renforcer les capacités méthodologiques et à établir des cadres pour l'évaluation et la protection des ressources naturelles associées aux pratiques traditionnelles.








