Contexte
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié le 1er décembre 2025 des directives concernant l'utilisation des agonistes du récepteur du GLP‑1 (glucagon‑like peptide‑1) dans la prise en charge de l'obésité. Ces médicaments, commercialisés sous des noms tels qu'Ozempic, Wegovy ou Mounjaro, ont été développés initialement pour le traitement du diabète mais sont de plus en plus prescrits pour induire une perte de poids chez les personnes obèses.
Description des médicaments et mécanisme d'action
Les agonistes du récepteur du GLP‑1 reproduisent partiellement l'action de l'hormone GLP‑1. Ils favorisent la sécrétion d'insuline, influencent le contrôle de la glycémie et agissent sur la sensation de satiété par des effets centraux. Des essais cliniques ont montré des réductions de la glycémie et, pour certains produits, une diminution substantielle du poids corporel.
Recommandations de l'OMS
L'OMS formule une recommandation conditionnelle en faveur de l'utilisation à long terme de ces agonistes chez les adultes atteints d'obésité, définie par un indice de masse corporelle (IMC) ≥ 30. L'organisation exclut leur usage chez les femmes enceintes. Elle souligne que ces traitements doivent être intégrés à des soins complets et qu'ils ne constituent pas une solution isolée à l'obésité.
Indications, limites et données disponibles
L'OMS rappelle que des données supplémentaires sont nécessaires pour évaluer pleinement l'efficacité et l'innocuité à long terme de ces médicaments. Les directives préconisent d'associer la pharmacothérapie à des interventions comportementales intensives (alimentation, activité physique) et à un suivi clinique adapté. L'obésité est présentée comme une maladie chronique complexe, liée à un surcroît de risque de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et de certains cancers.
Données épidémiologiques et projections
L'organisation indique que plus d'un milliard de personnes sont touchées par l'obésité dans le monde. Elle cite également que plus de 3,7 millions de décès en 2022 ont été attribués à des maladies liées au surpoids ou à l'obésité et avertit que, sans interventions renforcées, le nombre de personnes obèses pourrait augmenter significativement d'ici 2030. L'OMS évalue aussi des coûts économiques mondiaux importants liés au surpoids et à l'obésité.
Accès, approvisionnement et enjeux économiques
Les directives soulignent des préoccupations concernant l'accès équitable à ces traitements : tensions d'approvisionnement, pénuries affectant des patients diabétiques, coûts élevés et capacités de production limitées. L'OMS préconise le développement de versions génériques et le renforcement des capacités locales de production pour améliorer l'accessibilité, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Position des responsables de l'OMS
Le directeur général de l'OMS a décrit l'obésité comme un défi majeur de santé publique et a indiqué que les traitements GLP‑1 peuvent aider de nombreuses personnes, tout en restant une composante d'une stratégie intégrée de prévention et de prise en charge. Les responsables insistent sur la nécessité d'actions politiques pour promouvoir la santé et de dépistage ciblé des populations à risque élevé.
Recommandations pour la mise en œuvre
L'OMS recommande que l'utilisation des agonistes du récepteur GLP‑1 s'accompagne d'une prise en charge médicale continue, d'interventions comportementales et de politiques publiques visant à prévenir l'obésité. L'organisation encourage des mesures pour garantir un accès équitable, notamment par l'appui au développement de génériques et à l'augmentation des capacités de production lorsque cela est nécessaire.








