Contexte et déroulement
Une messe organisée à Verdun (Meuse) par l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP) s'est tenue le week‑end. Le maire de Verdun avait pris un arrêté pour interdire cet hommage ; le tribunal administratif de Nancy a annulé cet arrêté, autorisant la célébration.
À l'issue de l'office religieux, le président de l'ADMP, Jacques Boncompain, a déclaré devant la presse que Philippe Pétain avait été « le premier résistant de France ». Des personnes se sont rassemblées autour de l'édifice religieux et des manifestants se sont également mobilisés.
Ouverture de l'enquête
Le parquet de Verdun a annoncé l'ouverture d'une enquête portant, selon la procureure Delphine Moncuit, sur :
- la « contestation publique de l'existence de crime contre l'humanité commis durant la Seconde Guerre mondiale » ;
- la « tenue d'une réunion politique dans un local servant habituellement à l'exercice d'un culte ».
La plainte vise notamment Jacques Boncompain. Le prêtre ayant célébré la messe, Gautier Luquin, âgé de 31 ans, est mis en cause dans le cadre d'une qualification de « provocation par ministre du culte à la résistance à l'exécution des lois ou actes de l'autorité publique ».
Procédure administrative et suites possibles
Le préfet de la Meuse a annoncé avoir effectué un signalement au procureur en réaction à des propos qualifiés de révisionnistes. La préfecture a indiqué que l'une des perspectives examinées au titre de la procédure était la dissolution éventuelle de l'ADMP, décision qui relève du ministère de l'Intérieur.
L'enquête est ouverte afin de déterminer les suites pénales éventuelles. Les faits poursuivis relèvent du code pénal et de la législation applicable aux propos révisionnistes ; la décision sur d'éventuelles poursuites sera prise au terme des investigations.
Cadre légal et rappel historique
Les propos qualifiés de révisionnistes sont sanctionnés par le droit pénal français : ils peuvent entraîner des peines d'un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. La notion visée par le texte couvre la négation, la minoration ou la banalisation outrancière d'un crime de génocide, d'un crime de guerre ou d'un crime contre l'humanité.
Philippe Pétain fut à la fois commandant militaire pendant la Première Guerre mondiale et chef de l'État français à partir de 1940 sous le régime dit de Vichy. À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, il a été frappé d'indignité nationale et condamné à la peine capitale, peine ensuite commuée en réclusion.
Éléments de procédure et calendrier
La procureure a précisé le cadre des investigations ; les autorités administratives et judiciaires poursuivent les vérifications. Aucune décision de condamnation ou de dissolution n'a été prononcée au moment de l'ouverture de l'enquête.
(L'enquête est en cours et les éventuelles suites relèvent des autorités compétentes.)








