Contexte
Le dispositif "Mon soutien psy", lancé en 2022, permet à des patients souffrant d'une anxiété ou d'un trouble dépressif léger d'accéder à douze séances avec un psychologue libéral conventionné. Chaque consultation est facturée 50 euros, dont 30 euros sont pris en charge par l'Assurance maladie ; le reste est à la charge de la complémentaire santé.
Principales revendications de la Convergence des psychologues en lutte
La Convergence des psychologues en lutte, regroupant plusieurs collectifs de professionnels, a adressé une lettre ouverte à l'Assurance maladie pour dénoncer des effets qu'elle attribue au financement prioritaire de ce dispositif. Elle considère que le dispositif est inadapté et ne cible pas correctement la population visée. Elle cite plusieurs indicateurs, selon elle issus de l'Assurance maladie : une moyenne de 4,8 consultations consommées par patient sur les 12 prévues ; 75 % des patients quitteraient le dispositif avant la huitième séance ; environ 10 % des bénéficiaires seraient en situation de précarité.
Impact signalé sur d'autres dispositifs locaux
Les signataires indiquent que des agences régionales de santé (ARS) auraient interrompu le financement de dispositifs locaux antérieurs, au motif de la mise en œuvre de "Mon soutien psy". Selon la Convergence, cet arrêt de financements entraînerait l'interruption d'activités de structures spécialisées, comprenant des équipes de psychologues travaillant sur des thématiques précises (périnatalité, oncologie, handicap, etc.). Elle cite l'exemple de l'association Naître et bien‑être, à Saint‑Étienne (Loire), réseau ville‑hôpital d'aide à la parentalité actif depuis deux décennies et recevant environ 700 nourrissons par an, qui perdrait son financement et devrait cesser ses activités à la fin décembre.
Conséquences financières et ressources humaines
La Convergence dénonce également un désengagement de certaines mutuelles pour des prises en charge auparavant assurées chez des psychologues libéraux. Elle indique que le budget alloué à "Mon soutien psy" s'élève à 170 millions d'euros en 2024 et estime que cette somme pourrait permettre la création de postes dans le secteur public ; elle avance une fourchette de 2 500 à 4 000 postes.
Données d'activité
Des chiffres communiqués en septembre par l'Assurance maladie mentionnent 6 700 psychologues conventionnés pour le dispositif, contre 4 000 à la fin de 2024. Depuis le lancement du dispositif, plus de 845 000 patients ont bénéficié de consultations, pour un total de 4,7 millions de séances réalisées.
Réponses institutionnelles et suite
La lettre ouverte a été adressée à l'Assurance maladie. Au moment du signalement, le ministère de la Santé n'avait pas fourni de réponse publique.








