Résumé
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle est « sur le point de s'effondrer ». Il a exprimé des doutes quant à la suffisance des Contributions déterminées au niveau national (NDC) attendues avant la COP30.
Contexte et état des NDC
Les NDC constituent les engagements nationaux des pays signataires de l'Accord de Paris pour réduire leurs émissions et adapter leurs économies au changement climatique. Les nouvelles cibles visant notamment 2035 étaient attendues depuis plusieurs mois. Selon les éléments rapportés, des incertitudes liées à des tensions géopolitiques et à des rivalités commerciales ont retardé l'annonce de ces plans dans plusieurs pays.
À moins de deux mois de la COP30 au Brésil, les NDC de plusieurs États, dont la Chine et l'Union européenne, n'avaient pas été rendues publiques, ce qui a alimenté l'inquiétude au sein des instances internationales chargées du suivi de l'Accord de Paris.
Déclarations du secrétaire général de l'ONU
Lors d'un entretien avec l'AFP et à l'occasion d'un sommet sur le climat coprésidé à New York par Antonio Guterres et le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, le secrétaire général a appelé les pays à présenter des plans d'action « totalement alignés avec l'objectif de 1,5 °C, qui couvrent toute leur économie et toutes les émissions de gaz à effet de serre ». Il a indiqué craindre que les NDC en préparation ne soient pas « à la hauteur » de cet objectif.
Il a également déclaré qu'il fallait « mettre toute la pression possible » pour obtenir des NDC jugés acceptables et a précisé que, si ces plans ne correspondaient pas aux besoins, il faudrait exercer une pression pour les corriger rapidement. Il a évité d'appeler à la panique, tout en soulignant la nécessité d'actions supplémentaires si les engagements restaient insuffisants.
Données et évaluations scientifiques
L'observatoire européen Copernicus indique que la température moyenne mondiale est déjà supérieure d'environ 1,4 °C par rapport à l'ère préindustrielle (1850-1900). Plusieurs climatologues estiment que le seuil de 1,5 °C pourrait être atteint avant la fin de la décennie si les émissions de combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon) restent à des niveaux élevés.
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) note que limiter le réchauffement à 1,5 °C plutôt qu'à 2 °C réduirait la probabilité et l'intensité de certains impacts, tels que les vagues de chaleur et les dommages aux écosystèmes marins. L'ONU a indiqué que l'année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée, marquant une série d'années de températures record.
Prochaines étapes et diplomatie climatique
Les prochaines étapes identifiées par les organes de gouvernance climatique incluent la présentation et la relecture des NDC avant la COP30. Le sommet coprésidé à New York visait à relancer les engagements et à encourager des plans couvrant l'ensemble des secteurs économiques et des sources d'émissions.
Les États jugés pivots par la diplomatie climatique — nombre d'entre eux ayant des émissions élevées ou des responsabilités historiques — sont sous attention particulière pour la portée et la rapidité de leurs annonces.
Enjeux et implications
La conformité des NDC à l'objectif de 1,5 °C conditionne la trajectoire des émissions et le niveau futur des risques climatiques. Les autorités internationales, les scientifiques et les négociateurs considèrent qu'une augmentation même fractionnaire de la température moyenne entraîne une montée des risques pour la santé, les écosystèmes et les infrastructures.
La gestion de ces enjeux dépend des décisions nationales, des mécanismes de coopération internationale et des échéances de la diplomatie climatique, notamment la COP30 et les sessions préparatoires.