Contexte
Le 29 octobre 2025, une opération policière a visé des ensembles de favelas situés dans le nord de Rio de Janeiro, notamment le Complexo da Penha et le Complexo do Alemão. L’intervention mobilisait environ 2 500 agents et avait pour objectif déclaré de lutter contre le groupe criminel Comando Vermelho.
Déroulement
Les forces de l’ordre ont mené des raids pendant une journée, avec des échanges de tirs intenses et des colonnes de fumée observées dans plusieurs secteurs des favelas visées. Des écoles ont suspendu les cours, les transports publics ont été perturbés et de nombreux habitants sont restés bloqués, incapables de rejoindre leur domicile.
Le lendemain de l’opération, des dizaines de corps ont été récupérés par des habitants et disposés près d’une voie d’accès du Complexo da Penha. Des autorités sanitaires et médico-légales ont ensuite pris en charge les dépouilles et procédé à leur transfert vers l’institut médico-légal.
Bilan des victimes et chiffres divergents
Les services du Défenseur public de l’État de Rio ont indiqué un bilan de 132 personnes décédées. Le gouverneur de l’État a annoncé, pour sa part, un bilan officiel d’environ soixante morts, ventilé en 54 criminels présumés et quatre policiers, en précisant que les chiffres peuvent évoluer car les décès sont comptabilisés à l’arrivée à la morgue.
Des armes ont été présentées lors d’une conférence de presse de la police.
Allégations, réactions et demandes d’enquête
Plusieurs habitants et représentants de familles ont dénoncé des exécutions et affirmé que certaines personnes tuées portaient des traces de blessures par balles à la nuque ou dans le dos, des marques de brûlure ou des signes d’immobilisation. Des avocats ont annoncé qu’ils représentent des familles de victimes et demandent des enquêtes.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a déclaré être "horrifié" par le bilan et a exigé des enquêtes rapides. Des responsables politiques nationaux et locaux ont appelé à la transparence et au respect des procédures médico-légales.
Réactions publiques et questions sur la stratégie
Des rassemblements et manifestations ont eu lieu dans les zones affectées. Le gouverneur a ordonné le renforcement des patrouilles sur les voies rapides, les accès à la région métropolitaine et dans les transports publics.
Des spécialistes en sciences sociales ont remis en question l’efficacité de telles opérations pour réduire durablement la criminalité et proposé d’autres axes d’intervention, comme des actions visant le financement des groupes criminels et l’approvisionnement en armes.
Suite juridique et administrative
Les autorités locales et des instances internationales ont demandé des enquêtes sur les événements. Les procédures médico-légales et les enquêtes judiciaires ont été indiquées comme nécessaires pour établir les circonstances des décès et déterminer d’éventuelles responsabilités.








