La justice allemande a ordonné au parti politique Alternative pour l'Allemagne (AfD) de quitter son siège national à Berlin, tout en lui accordant un sursis d'occupation jusqu'à la fin de 2026.
Contexte
Lors d'une soirée électorale en février 2025, organisée après les élections législatives, le parti a projeté sur un mur extérieur son pourcentage de voix (20,8 %) et son logo. Le propriétaire autrichien de l'immeuble a estimé que ces actions constituaient une violation des conditions du contrat de location et a demandé l'expulsion du locataire.
Procédure et décision judiciaire
Le tribunal du Land de Berlin a rendu sa décision le 26 septembre 2025. Il a jugé que le propriétaire était fondé à considérer que le parti avait violé les termes du bail et, en conséquence, a ordonné la libération des locaux par l'AfD. Toutefois, la cour a également estimé que le bailleur n'était pas en droit de notifier une résiliation et une expulsion immédiates sans préavis. Le tribunal a donc fixé un délai permettant au parti de rester dans les locaux jusqu'à la fin de 2026.
Réactions
Des dirigeants de l'AfD ont présenté la décision comme une victoire partielle en raison du sursis accordé. Le trésorier du parti, Carsten Hütter, a déclaré que la décision constituait « une victoire pour l'État de droit » et qu'elle montrait, selon lui, que la justice résistait aux pressions politiques. Un cadre du parti, Kay Gottschalk, a estimé que « la résiliation sans préavis était juridiquement infondée » et a plaidé pour que le débat politique se déroule au Parlement plutôt que devant les tribunaux.
Le dossier rappelle que l'AfD a été impliquée, par le passé, dans plusieurs procédures judiciaires concernant des prises de position de membres du parti, citant notamment une condamnation visant une personnalité du mouvement, Björn Höcke, pour l'usage d'un slogan à connotation nazie.
Suites prévues
Selon les déclarations du trésorier, l'AfD prévoit d'emménager en 2026 dans de nouveaux locaux dont elle deviendrait propriétaire. La décision judiciaire implique que l'expulsion ordonnée devrait être effective après la période de sursis, sauf nouveau développement juridique intervenant avant la fin 2026.