Le parquet de Marseille a indiqué, le 3 octobre 2025, que quatre policiers ont été mis en examen pour « non-assistance à personne en danger ». Ils ont été placés sous contrôle judiciaire sans interdiction d'exercer.
Faits
Le 8 décembre 2018, à Marseille, plusieurs manifestations se sont rejointes dans le centre-ville, mobilisant un important dispositif policier. Une jeune femme de 19 ans, qui rentrait de son travail, a été touchée à la cuisse par un tir de lanceur de balle de défense (LBD) dans une ruelle du secteur commerçant. Elle a ensuite été maîtrisée au sol puis frappée par plusieurs agents, selon le dossier. Les coups reçus ont entraîné une fracture du crâne et des séquelles médicales durables.
Blessures et conséquences
La victime, identifiée par un prénom d'emprunt dans la procédure, a été hospitalisée. Des images montrent une incision partielle du cuir chevelu et deux cicatrices importantes au niveau du crâne. Le dossier mentionne des séquelles physiques et psychologiques prolongées.
Enquête et procédure judiciaire
Une information judiciaire pour « violences aggravées et non-assistance à personne en danger » a été ouverte à l'été 2019 et l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie. En décembre 2020, un juge d'instruction a estimé que les individus ayant commis les violences avaient la qualité de fonctionnaires de police et a relevé le caractère injustifié des violences, selon la communication du dossier.
Le dossier a été clos puis rouvert à plusieurs reprises, en raison de difficultés d'identification des agents présents sur les lieux.
Obstacles à l'enquête
L'instruction a été confrontée à la suppression d'enregistrements radio du logiciel Acropol, à l'indisponibilité d'images de vidéosurveillance et à une panne du logiciel Pégase, qui suit les demandes d'intervention. Ces éléments ont limité la capacité à identifier les responsables. Les investigations ont par ailleurs porté sur les dossiers des personnes interpellées le jour de la manifestation.
En juin 2023, la justice a ordonné la reprise des investigations en considérant qu'un élément nouveau justifiait une réouverture partielle du dossier.
Mises en examen et suites prévues
Le 3 octobre 2025, quatre policiers ont été mis en examen pour non-assistance à personne en danger et placés sous contrôle judiciaire sans interdiction d'exercer. D'autres auditions d'agents sont programmées dans le cadre de l'instruction. La procédure reste en cours et des actes d'enquête complémentaires sont évoqués dans le dossier.