Contexte
Une plainte a été déposée le 5 novembre 2025 devant un tribunal fédéral du district central de Californie par le rappeur américain RBX (Eric Dwayne Collins). La procédure vise Spotify, plateforme de streaming musical, et se présente comme une action collective au nom d'artistes, d'auteurs-compositeurs, d'interprètes et d'autres titulaires de droits.
Allégations formulées dans la plainte
La plainte allègue que des réseaux de comptes falsifiés et de bots ont généré des écoutes artificielles servant à gonfler les statistiques d'écoute de certains artistes très écoutés. Elle évoque, pour la période janvier 2022-septembre 2025, la génération de "milliards" d'écoutes frauduleuses pour les chansons d'un artiste identifié professionnellement comme Drake, et évalue à "centaines de millions de dollars" le préjudice subi par les ayants droit, selon le texte judiciaire. Les plaignants précisent toutefois que la procédure ne vise pas directement l'artiste mentionné et n'accuse pas cet artiste d'un acte répréhensible.
Mécanisme invoqué et impact allégué
La plainte explique le fonctionnement économique en cause : Spotify répartit les revenus issus des abonnements et de la publicité selon la part relative des écoutes de chaque œuvre. Les plaignants soutiennent que l'inflation artificielle des écoutes d'un ou plusieurs artistes réduit mécaniquement la part de revenus disponible pour les autres créateurs et détenteurs de droits. Ils affirment également que Spotify aurait un intérêt commercial à tolérer ou négliger ces pratiques en ce qu'une base d'utilisateurs plus importante facilite la vente d'espaces publicitaires et la présentation de résultats financiers aux actionnaires.
Demande collective et représentativité
La plainte est formulée comme une action collective visant une catégorie de titulaires de droits qui, d'après les plaignants, pourraient être dans l'incapacité ou craindre de contester directement Spotify. Le document judiciaire indique que plus de cent mille titulaires de droits pourraient relever de cette catégorie, sans que la plainte ne précise le montant exact des dommages réclamés.
Réponse de Spotify
Un porte-parole de Spotify a indiqué qu'il n'était pas en mesure de commenter le litige en cours et a nié que la société ait tiré profit de flux d'écoute artificiels. Selon cette déclaration, la plateforme investit dans des systèmes de détection et de lutte contre les écoutes frauduleuses et applique des mesures telles que la suppression des flux identifiés comme frauduleux, la rétention de redevances et l'application de pénalités.
Enjeux sectoriels
Les suspicions de manipulation des comptages d'écoutes existent depuis que le streaming a supplanté le téléchargement comme mode dominant de consommation musicale. La procédure engagée devant le tribunal fédéral met en lumière des questions sur la vérification des audiences, la protection des rémunérations des créateurs et la responsabilité des plateformes dans la détection et la prévention des pratiques frauduleuses.
Situation procédurale
La plainte cible exclusivement Spotify en tant que défenderesse. La procédure suit désormais le cours judiciaire, et les allégations qu'elle contient seront examinées dans le cadre du litige.








