Une victime de Joël Le Scouarnec a déposé une plainte pour « complicité par abstention aggravée » contre l'ex-épouse du chirurgien.
Contexte
Joël Le Scouarnec, chirurgien, a été condamné à vingt ans de réclusion par la cour criminelle du Morbihan pour des violences sexuelles visant 298 victimes, majoritairement mineures, commises au sein de cliniques où il exerçait entre 1989 et 2014. Les faits reprochés incluent des viols et des attouchements, souvent commis sur des patientes et patients en état d’endormissement. En 2005, il avait déjà été condamné pour détention d’images à caractère pédopornographique.
Parmi les victimes, Céline Mahuteau affirme avoir été violée en 1991 à l’âge de sept ans lors d’une hospitalisation à la clinique de Loches.
La plainte déposée
Le 6 décembre 2025, Céline Mahuteau a déposé une plainte contre Marie‑France Le Scouarnec pour complicité par abstention aggravée, selon son avocate. La plainte soutient que l’ex-épouse du chirurgien connaissait les agissements de son mari et que son comportement a pu être perçu par lui comme « un encouragement, une aide morale » à la commission des crimes.
La plainte s’appuie sur des témoignages de membres de la famille et d’amis évoquant une connaissance des faits dès le milieu des années 1980. Ces témoignages mentionnent, entre autres, la présence d’enfants au domicile familial et l’existence de carnets ou de supports relatifs aux actes reprochés au chirurgien.
Déclarations et auditions
Lors du procès, Marie‑France Le Scouarnec a nié connaître les penchants pédophiles de son mari, déclarant qu’« il n’y avait rien qui pouvait me laisser le penser » et qu’elle n’avait jamais eu de doutes. Des proches, dont un frère du condamné, ont affirmé qu’elle était informée et n’avait rien fait. La plaignante et son conseil estiment que ces éléments démontrent une participation par abstention.
Procédures en cours
Parallèlement, le parquet de Lorient a ouvert en juin-juillet 2025 une information judiciaire pour des faits d’abstentions volontaires d’empêcher des crimes et délits, visant notamment d’anciens responsables d’établissements médicaux et d’autres personnes mises en cause. La plainte déposée le 6 décembre 2025 a été enregistrée dans le Var, département de résidence de la plaignante.
Les éléments présentés dans la plainte demeurent des allégations qui seront examinées et vérifiées dans le cadre des procédures judiciaires en cours.








