Introduction
Le gouvernement travaille à un plan national de prévention des violences sexistes et sexuelles dans les transports. L'annonce a été faite lors d'une journée de mobilisation organisée au conseil régional d'Île-de-France. Le projet est présenté comme élaboré en concertation avec le ministère des Transports, les opérateurs, les régions et les associations.
Calendrier et élaboration
La ministre déléguée chargée de l'Égalité femmes-hommes a indiqué que le plan serait présenté d'ici le 8 mars. D'autres communiqués précisent que le plan doit être finalisé au premier trimestre 2026. Le texte est conçu en lien avec les opérateurs de transport, les autorités régionales et les associations concernées.
Mesures envisagées
Le plan prévoit plusieurs axes d'action :
Renforcement des systèmes d'alerte : développement d'un « système d'alerte unifié » incluant un bouton d'appel rapide intégré aux applications des opérateurs. Des dispositifs similaires ont été déployés récemment dans certaines métropoles, notamment Orléans et Montpellier.
Amélioration de la transmission d'informations : création d'un canal unique de transmission d'information entre les opérateurs de transport et les forces de l'ordre pour faciliter la remontée des alertes.
Formation : chaque agent en contact avec le public doit recevoir une formation obligatoire pour reconnaître, comprendre et accompagner les victimes.
Diversification des recrutements : mesures visant à accélérer la féminisation des métiers du transport, par des parcours de formation et des programmes de mentorat.
Mesures et expérimentations en Île-de-France
Lors de la journée de mobilisation, les autorités régionales ont présenté des mesures complétant les initiatives nationales :
Renforcement de la présence humaine : doublement des effectifs d'une brigade dédiée à la sûreté pour atteindre 200 agents et augmentation prévue du nombre de journées de présence de réservistes de la police, visant 10 000 journées, avec une hausse du financement de 60 % pour ces dispositifs.
Vidéoprotection intelligente : poursuite d'expérimentations pour détecter des actes de violence en temps réel sans recours à la reconnaissance faciale. Une utilisation expérimentale d'outils de vidéoprotection avait eu lieu pendant les Jeux olympiques jusqu'au 31 mars 2025. Une proposition de loi vise à autoriser certains dispositifs.
Zones d'attente partagées : essais d'espaces signalés sur les quais, situés à proximité d'une borne d'appel, pour réduire l'isolement des voyageurs.
Numéros et dispositifs d'urgence : promotion du numéro d'urgence 3117 pour lutter contre le harcèlement dans les transports en Île-de-France, relayée par des opérateurs comme la RATP et la SNCF.
Données statistiques et contexte
Selon des études publiées par l'Observatoire de la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof) et le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) :
En 2024, 3 374 victimes de violences sexuelles dans les transports en commun ont été enregistrées par les services de police et de gendarmerie nationales en France, soit une augmentation de 6 % par rapport à 2023 et de 86 % par rapport à 2016.
Les femmes représentent 91 % des victimes d'agressions sexuelles dans les transports, selon les enquêtes citées.
Une enquête menée par la RATP en Île-de-France indique que sept femmes sur dix ont déclaré avoir été victimes, au cours de leur vie, de violences de ce type dans les transports franciliens.
Événements et réactions
Un incident sur le RER C, survenu le 16 octobre, a suscité des réactions publiques et motivé le lancement de pétitions appelant des mesures complémentaires, dont la création de wagons réservés aux femmes. L'une de ces pétitions a rassemblé 32 000 signatures.
Les autorités régionales et la ministre déléguée se sont prononcées contre l'instauration de wagons réservés aux femmes, estimant que cette mesure constituerait une forme de ségrégation.
Objet du débat public
Les propositions du plan couvrent des mesures techniques, organisationnelles et de formation. Des discussions persistent sur l'efficacité des réponses envisagées, les modalités de coordination entre opérateurs et forces de l'ordre, ainsi que sur les limites et la portée des dispositifs de vidéoprotection et d'autres expérimentations.








