Annonce et objectif
Le garde des Sceaux a présenté le lancement d'un plan dit « zéro portable » visant à rendre six établissements pénitentiaires « complètement étanches » aux téléphones mobiles. L'annonce a été faite lors d'une visite à la maison d'arrêt de la Santé. Le dispositif a pour objectif principal d'empêcher l'usage illicite des téléphones en détention et de limiter la capacité de chefs de réseaux à diriger des activités criminelles depuis l'intérieur des établissements.
Établissements ciblés et population concernée
Les six établissements choisis pour l'expérimentation sont la maison d'arrêt de la Santé (Paris), les établissements d'Arras, Dijon, Toulouse, Toulon et Rennes. Selon l'administration pénitentiaire, plus de 5 500 détenus seront concernés par cette phase expérimentale.
Mesures techniques prévues
Les mesures prévues comprennent l'installation de scanners pour le contrôle des colis et des envois, l'installation de portiques à ondes millimétriques aux points d'accès, le déploiement de systèmes de brouillage des communications mobiles et la couverture des cours de promenade afin d'empêcher les projections et les livraisons depuis l'extérieur. Le plan prévoit également des dispositifs de lutte contre les drones et des renforts physiques aux ouvertures (caillebotis, grilles) facilitant l'introduction d'objets.
Certaines estimations indiquent que les systèmes de brouillage pourraient coûter entre 4 et 5 millions d'euros par établissement. Des montants complémentaires sont prévus pour la couverture des cours, l'installation de portiques et les autres aménagements de sécurisation.
Financement et calendrier
L'expérimentation démarre avec une première enveloppe de l'ordre de 29 à 30 millions d'euros. Les travaux de sécurisation sont annoncés pour être réalisés en moins de six à sept mois, avec une programmation de la couverture des cours de promenade prévue pour être achevée en 2026.
Contexte et données chiffrées
Le plan s'inscrit dans la lutte contre le narcotrafic et la criminalité organisée en milieu carcéral. Il a été indiqué qu'environ 80 000 téléphones portables avaient été saisis dans les établissements pénitentiaires au cours d'une année récente. L'initiative s'inscrit dans la continuité de réformes visant à limiter la gestion d'activités criminelles depuis la détention et à réduire la récidive.
Ressources humaines et perspectives
Le ministre a annoncé le recrutement supplémentaire de 1 000 agents pénitentiaires dans l'année suivant l'annonce. L'expérimentation a vocation à être étendue à l'ensemble des établissements pénitentiaires si ses résultats sont jugés concluants.
Finalité et suivi
L'objectif déclaré du dispositif est de restreindre les canaux de communication non autorisés en détention, de protéger la sécurité des personnes et des établissements et de diminuer les possibilités de commandement d'actes criminels depuis les cellules. Les modalités techniques, le calendrier d'extension et l'évaluation de l'efficacité de l'expérimentation feront l'objet de suivis administratifs et d'évaluations ultérieures.








