Fuite et prise en charge
Le 23 octobre 2025, plus de 600 personnes ont quitté le complexe connu sous le nom de KK Park, situé dans le canton de Myawaddy (État Kayin), en Birmanie, et ont traversé la frontière pour se rendre en Thaïlande. Les autorités de la province de Tak ont indiqué que 677 personnes avaient franchi la frontière. La police de l'immigration thaïlandaise et une force opérationnelle militaire ont assuré une assistance humanitaire et effectué des contrôles d'identité.
Le groupe comprenait des hommes et des femmes qualifiés de « ressortissants étrangers » par l'administration provinciale de Tak. Des centaines d'autres personnes ont été observées en fuite dans les jours précédant le passage ; plus de 100 personnes avec bagages se sont rassemblées du côté birman du poste-frontière principal. Des témoignages locaux ont fait état de plusieurs passages irréguliers durant la nuit. Une vingtaine de personnes originaires d'Indonésie ont également été signalées comme ayant traversé la rivière.
Intervention birmanne et saisies
La junte birmane a mené une perquisition au sein du complexe KK Park avant les départs. Selon des rapports locaux, les autorités ont saisi des équipements de communication, dont environ trente récepteurs Starlink. Des antennes paraboliques ont été observées sur les toits de bâtiments du complexe.
Parallèlement, des opérateurs de services satellitaires ont annoncé la désactivation de milliers de récepteurs utilisés par des centres de cyberfraude dans la région. Des enquêtes judiciaires et techniques ont été engagées par plusieurs juridictions au sujet de l'utilisation de ces équipements.
Réseaux de cyberfraude et contexte régional
KK Park fait partie d'un ensemble de sites le long d'une frontière aux contrôles fragmentaires entre la Birmanie et la Thaïlande, qui abritent des activités de cyberfraude. Ces sites hébergent des opérations d'escroquerie en ligne, notamment des fraudes sentimentales et commerciales, et emploient des personnes de diverses nationalités.
Des rapports indiquent que des groupes criminels, en grande partie d'origine chinoise, opèrent en lien avec des milices locales. Certaines autorités birmanes tolèrent ou ferment les yeux sur ces activités en raison des liens avec des groupes armés contrôlant des zones frontalières.
La situation s'inscrit dans le contexte du conflit interne né du coup d'État de février 2021, qui a fragmenté le contrôle territorial et favorisé l'implantation de réseaux illicites le long de la frontière.
Actions multilatérales et conséquences
La Chine, la Thaïlande et la Birmanie ont engagé des opérations conjointes visant à démanteler ces réseaux. En février, environ 7 000 travailleurs auraient été retirés de dispositifs liés à la cyberfraude. Des autorités chinoises ont annoncé des arrestations de responsables et de membres de gangs opérant depuis la Birmanie.
Sur le plan technologique et judiciaire, des entreprises fournissant des services Internet par satellite ont procédé à des désactivations d'équipements, et des enquêtes ont été ouvertes par des instances étrangères concernant l'implication de ces services dans des opérations illicites. L'industrie des escroqueries en ligne en Asie du Sud-Est est estimée générer des gains annuels conséquents.
Conséquences immédiates et perspectives
Les personnes ayant traversé la frontière font l'objet de contrôles et reçoivent une assistance humanitaire côté thaïlandais. Les autorités s'attendent à de nouveaux passages et maintiennent des dispositifs de filtrage.
Les opérations récentes et les mesures techniques contre les moyens de communication visent à réduire la capacité opérationnelle des centres de cyberfraude, tandis que des enquêtes et des actions policières internationales se poursuivent.








