Introduction
On peut parfois éternuer au cours de la nuit, généralement lors du passage du sommeil à l’éveil. En revanche, l’éternuement ne se produit pas durant les phases de sommeil consolidé. Ce texte présente les caractéristiques physiologiques de l’éternuement et les mécanismes qui expliquent son absence pendant le sommeil.
Définition de l’éternuement
L’Académie nationale de médecine définit l’éternuement comme « un phénomène réflexe se traduisant par une inspiration suivie d’une expiration forcée et brutale par le nez et la bouche ». Ce réflexe résulte de la stimulation des terminaisons nerveuses de la muqueuse nasale et de l’activation d’un programme moteur coordonné.
Mécanisme réflexe et causes possibles
L’éternuement est déclenché par la stimulation des terminaisons nerveuses nasales. Les origines de cette stimulation peuvent être mécaniques (corps étranger, poussière), thermiques (variation de température), chimiques (irritants), allergiques (pollen, poils d’animaux) ou inflammatoires (congestion). Après détection, un programme moteur coordonné provoque une inspiration suivie d’une expiration forcée impliquant les voies respiratoires supérieures, les muscles respiratoires et des commandes nerveuses centrales.
Caractéristiques du sommeil et impossibilité d’éternuer
Au cours des stades du sommeil (sommeil lent et sommeil paradoxal), plusieurs paramètres physiologiques évoluent : la tonicité musculaire est réduite, la température corporelle baisse, la pression artérielle et la fréquence cardiaque diminuent. Ces modifications s’accompagnent d’une réduction de la réactivité des voies sensorielles et de l’intégration des informations par le système nerveux central. Par conséquent, les stimuli nasaux, qui suffiraient à déclencher un éternuement en état d’éveil, n’activent pas le programme moteur de l’éternuement tant que le cerveau reste dans un état propre au sommeil.
Rôle du système nerveux central
L’initiation de l’éternuement requiert une activation suffisante du tronc cérébral, éventuellement relayée par des structures corticales, pour coordonner la séquence motrice. Durant le sommeil, la capacité du cerveau à traiter les signaux sensoriels et à générer des réponses motrices réflexes est diminuée. C’est cette diminution de la réactivité centrale qui empêche l’expression du réflexe d’éternuement pendant les phases de sommeil consolidé.
Observations pratiques
Cliniquement et empiriquement, on observe que les éternuements surviennent principalement au moment de l’éveil ou lors de brèves transition entre le sommeil et l’éveil, quand la réactivité sensorimotrice se rétablit. À l’inverse, lorsque l’état de sommeil est maintenu, les conditions neurophysiologiques ne permettent pas l’expression de ce réflexe.
Conclusion
L’impossibilité d’éternuer en dormant s’explique par la nature réflexe de l’éternuement, qui dépend de la détection sensorielle nasale et d’une activation adéquate du système nerveux central. Les modifications physiologiques associées au sommeil réduisent la réactivité nécessaire à l’initiation de ce réflexe, empêchant son apparition pendant les phases de sommeil consolidé.








