Contexte
Les cours du cacao ont fortement augmenté après plusieurs saisons de récoltes déficitaires, puis ont reculé l’année suivante. En décembre 2024, le prix du cacao a atteint un pic d'environ 12 000 dollars la tonne à la Bourse de New York. Par la suite, et après de meilleures récoltes récentes, le cours a baissé pour se situer aux alentours de 6 000 dollars la tonne.
Production mondiale et vulnérabilités
La production mondiale de cacao est fortement concentrée en Afrique de l’Ouest : la Côte d’Ivoire et le Ghana représentent plus de la moitié de l’offre mondiale. Le reste de la production provient notamment du Nigeria, du Cameroun, de l’Équateur, de l’Indonésie et du Brésil. Cette concentration rend le marché particulièrement sensible aux aléas climatiques, aux maladies du cacaoyer et aux variations de rendement.
Causes des hausses de prix récentes
Les récoltes des saisons 2021–2022, 2022–2023 et 2023–2024 ont été déficitaires par rapport à la demande. Les causes identifiées incluent des conditions météorologiques défavorables, le vieillissement des plantations, la propagation du virus « swollen shoot » et une utilisation limitée d’engrais et de pesticides en raison des faibles revenus des exploitants. Ces déficits d’offre ont soutenu la montée des cours jusqu’au pic de décembre 2024.
Mesures dans les pays producteurs et évolution de la récolte
Au Ghana et en Côte d’Ivoire, les autorités ont relevé en 2025 le prix rémunérant les producteurs. Cette hausse a permis à certains exploitants d’acheter des intrants (engrais, outils) et de replanter des cacaoyers, contribuant à une amélioration des rendements lors de la campagne 2024–2025.
Réactions de l’industrie et conséquences sur les produits finis
Face au renchérissement des matières premières, les fabricants de chocolat ont ajusté leurs stratégies commerciales : augmentation des prix de vente, réduction des portions et, pour certains produits, diminution de la teneur en cacao. Dans certains cas, ces modifications ont entraîné la perte de dénominations qui exigent un seuil minimum de cacao. Parallèlement, certains groupes ont vu leur demande baisser, ce qui, conjugué à une meilleure récolte, a contribué au recul des cours.
Pourquoi la baisse du cacao n’est pas immédiatement répercutée sur le chocolat
Les assortiments saisonniers (notamment pour Noël) sont produits, stockés et tarifés des mois à l’avance. Le prix de vente de ces produits a donc été fixé avant la récente baisse des cours du cacao, de sorte que cette évolution n’a pas pu se traduire immédiatement sur les prix en rayons. De plus, la volatilité persistante du marché incite les fabricants et distributeurs à rester prudents avant d’ajuster leurs tarifs.
Perspectives
Si le marché se stabilise durablement à des niveaux plus bas, les assortiments fabriqués après cette stabilisation pourraient bénéficier d’une baisse des prix, par exemple pour Pâques. Toutefois, l’évolution dépendra de la volatilité des cours, des conditions climatiques et sanitaires dans les principaux pays producteurs, ainsi que des choix commerciaux des industriels et des distributeurs.








