Résultats du premier tour
Le premier tour de l'élection présidentielle chilienne s'est tenu le 16 novembre 2025. Deux candidats sont arrivés en tête et se sont qualifiés pour le second tour fixé au 14 décembre 2025 : Jeannette Jara, candidate du Parti communiste soutenue par la coalition de centre-gauche au pouvoir, et José Antonio Kast, chef du Parti républicain.
Selon les résultats officiels portant sur une grande partie des bulletins dépouillés, Jeannette Jara a recueilli environ 26,71 % des suffrages et José Antonio Kast environ 24,12 %. D'autres candidatures ont obtenu des scores notables : Franco Parisi autour de 19,42 % et Johannes Kaiser environ 13,93 %. La candidate de la droite traditionnelle, Evelyn Matthei, a obtenu environ 12,70 %.
Contexte électoral et modalités de vote
Plus de 15 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour choisir le président et renouveler une partie du Parlement. Le vote est obligatoire pour les électeurs inscrits, en application de la réforme ayant mis fin au suffrage volontaire en 2022. Le scrutin a été marqué par de longues files d'attente dans certains bureaux de vote.
Positions et propositions des candidats qualifiés
Jeannette Jara a fait campagne au sein de la coalition de centre-gauche et a défendu des mesures combinant des orientations économiques et des propositions en matière de sécurité. Elle s'est dite prête à renforcer le contrôle migratoire et a affirmé vouloir répondre aux préoccupations liées au coût de la vie et à la sécurité.
José Antonio Kast, candidat d'une formation de droite, a axé sa campagne sur des mesures de fermeté en matière de sécurité et de contrôle des frontières. Il a proposé des expulsions massives de personnes en situation irrégulière, la construction d'infrastructures frontalières et un renforcement des capacités des forces de l'ordre, y compris le recours à l'armée dans des zones identifiées comme critiques.
Johannes Kaiser, candidat du Parti national libertarien, a défendu des mesures plus radicales sur les questions de sécurité et d'ordre public, proposant notamment la réintroduction de la peine de mort dans certains cas et d'autres mesures exceptionnelles. Franco Parisi a obtenu un score significatif et a influencé la répartition des voix entre les camps politiques.
Thèmes dominants de la campagne
La campagne a été dominée par les questions de sécurité, de criminalité et de migration irrégulière. Les autorités et observateurs ont signalé une augmentation de certains types de criminalité ces dernières années. Le taux d'homicides a été estimé à environ 6 pour 100 000 habitants en 2024 et les autorités ont également relevé une hausse du nombre d'enlèvements signalés.
La perception de la sécurité publique et la crainte de l'expansion d'activités de crime organisé transnational ont contribué à faire de ces thèmes des priorités pour de nombreux électeurs. Les débats sur la santé, l'éducation et la culture ont occupé une place moindre dans la campagne.
Bilan du président sortant et rôle dans la campagne
Le président Gabriel Boric, arrivé au pouvoir en 2022, est intervenu dans la campagne en soutien à la candidate de la coalition de centre-gauche. Son mandat a donné lieu à des réformes et à des mesures législatives : modification du temps de travail avec une réduction progressive des heures hebdomadaires, instauration d'un impôt sur les entreprises minières, mesures en matière de retraites obligeant les employeurs à cotiser, extension de la gratuité des soins pour les personnes vulnérables, avancées sur la lutte contre les féminicides, reconnaissance de droits pour le peuple mapuche et relance des recherches sur les personnes disparues sous la dictature. Des enquêtes administratives ont également été ouvertes concernant des dysfonctionnements et possibles malversations, éléments qui ont pesé dans l'évaluation publique du gouvernement.
Répartition du vote à droite et conséquences électorales
Le camp de droite a présenté plusieurs candidatures, ce qui a fragmenté l'électorat de ce bloc au premier tour. Cette fragmentation a joué un rôle dans le classement des candidats et a été interprétée comme un facteur déterminant pour le passage au second tour. Dans l'analyse politique, la dispersion des voix à droite a été vue comme un élément expliquant pourquoi la candidate de la coalition de centre-gauche s'est retrouvée en tête du premier tour malgré la présence d'un important vote conservateur.
Perspectives pour le second tour
Le second tour, programmé le 14 décembre 2025, opposera Jeannette Jara à José Antonio Kast. Les reports de voix des autres candidatures et les enjeux liés à la sécurité, à l'immigration et à l'économie seront déterminants pour le résultat final. Plusieurs analyses ont indiqué que la dynamique des reports pourrait favoriser l'un ou l'autre camp, et que la composition des alliances et l'orientation des campagnes dans les semaines précédant le second tour auront une influence sur l'issue du scrutin.
Conséquences régionales
Ce scrutin a été suivi en Amérique latine comme un indicateur des tendances politiques régionales, dans un contexte où plusieurs pays ont connu des basculements électoraux. Les résultats et leurs implications ont été considérés comme ayant des répercussions potentielles sur les équilibres politiques nationaux et régionaux.








