Contexte
Dix millions de personnes en France sont concernées par une maladie respiratoire chronique, telles que l’asthme, le cancer du poumon, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), la dilatation des bronches ou le syndrome d’apnées du sommeil. L’enquête 2025 de l’association Santé respiratoire France a été présentée lors des 18es Rencontres au Sénat (14 novembre 2025) et porte sur l’expérience des patients et l’accès aux dispositifs de prise en charge.
Définition et objectif de la prévention tertiaire
La prévention tertiaire s’adresse aux personnes atteintes d’une maladie chronique et vise à limiter les complications, prévenir les exacerbations et préserver le bien‑être physique et psychologique. Elle se distingue de la prévention primaire (mesures visant à éviter l’apparition des maladies) et de la prévention secondaire (dépistage et détection précoce).
Principaux résultats de l’enquête
- Détérioration et hospitalisations : environ 60 % des patients déclarent une aggravation de leur maladie au cours de l’année précédant l’enquête. Plus d’un patient sur cinq a été hospitalisé.
- Accès aux spécialistes : près de la moitié des personnes interrogées estiment que les délais pour consulter un pneumologue sont trop longs.
- Dispositifs d’accompagnement : 12 % des répondants déclarent avoir suivi un programme d’éducation thérapeutique du patient (ETP) et 14 % une réadaptation respiratoire. Parmi les fumeurs interrogés, 62 % indiquent n’avoir jamais bénéficié d’une aide au sevrage tabagique.
- Mesures et comportements : l’activité physique adaptée (APA) est citée par 70 % des personnes comme un levier de prise en charge, suivie de l’adhésion aux traitements, de l’hygiène de vie et du sevrage tabagique. Les gestes barrières sont évoqués par 32 % des répondants.
Impact psychologique et social
L’enquête relève des conséquences psychologiques et sociales : 61 % des patients déclarent une détresse psychologique, 53 % signalent une perturbation de la vie sociale, 66 % une incidence sur l’activité professionnelle, 71 % sur la vie intime et 55 % sur la situation financière. La fatigue, l’anxiété, l’isolement et la perte d’estime de soi sont évoqués par les répondants. Le recours aux psychologues reste limité ; des groupes de parole sont mentionnés comme favorisant le maintien du lien social.
Dispositifs de réadaptation et recommandations
Santé respiratoire France formule des propositions pour améliorer l’accès et la continuité des soins : rendre accessibles sur l’ensemble du territoire les structures d’éducation thérapeutique et de réadaptation respiratoire, augmenter leur capacité d’accueil, développer la réadaptation à domicile et la télé‑réadaptation. Le déploiement de ces dispositifs vise à réduire les inégalités d’accès, notamment dans les zones dépourvues de ressources médicales et paramédicales.
Des intervenants de l’enquête soulignent l’importance d’expliquer le parcours de soins « dès l’annonce du diagnostic » pour instaurer une dynamique de prise en charge et de prévention des exacerbations. Un accompagnement prolongé incluant un soutien motivationnel est présenté comme contribuant au maintien des changements d’habitudes de vie.
Financement
Selon les éléments publiés dans le cadre de l’enquête, 7,7 milliards d’euros sont consacrés à la santé respiratoire, dont 150 millions d’euros à la prévention. La prévention tertiaire représenterait 26 % des dépenses de prévention institutionnelles.
Méthodologie
L’enquête comprend une analyse qualitative réalisée en juillet 2025 et une collecte de données menée entre le 22 avril et le 31 mai 2025 auprès de 841 patients. Les résultats présentés correspondent aux réponses et témoignages recueillis dans ce cadre.








