Résumé de l'événement
Fin octobre 2025, la ville d'El-Fasher, capitale d'une partie du Darfour, a été prise par les Forces de soutien rapide (FSR) après un siège de 18 mois. À la suite de cette prise, plusieurs organisations internationales et acteurs nationaux ont signalé des violences et des atteintes aux structures de santé, notamment des informations faisant état du meurtre de plus de 460 personnes dans la maternité dite « saoudienne » d'El-Fasher.
Contexte du conflit
Le conflit armé entre l'armée soudanaise et les FSR a débuté en avril 2023. Le Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan, a été l'un des principaux foyers de combats. Avant la prise d'El-Fasher, la ville était la dernière des capitales régionales du Darfour encore contrôlée par l'armée régulière.
Prise d'El-Fasher et déroulement immédiat
Les FSR ont occupé El-Fasher après un siège prolongé. Des analyses d'images satellites et des témoignages rapportés par des observateurs et organisations humanitaires ont fait état d'exactions dans les heures et les jours suivant l'entrée des FSR dans la ville, incluant des exécutions signalées à proximité de structures hospitalières.
Le chef des FSR a reconnu sur ses canaux de communication l'existence d'une "catastrophe" à El-Fasher et a annoncé l'arrivée de commissions d'enquête. Des voix locales ont signalé la poursuite d'escarmouches dans certaines parties de la ville.
Bilan humain et atteintes aux structures de santé
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que plus de 460 patients et accompagnateurs auraient été tués dans la maternité saoudienne d'El-Fasher et a réclamé un cessez-le-feu. L'OMS a également signalé l'enlèvement de travailleurs de la santé.
Des analyses indépendantes d'images satellite ont corroboré des signes de violences et d'exécutions dans les 48 heures suivant la prise de la ville, selon des laboratoires de recherche humanitaire. Des rapports ont précisé des exécutions près de deux hôpitaux.
L'OMS a par ailleurs communiqué des chiffres relatifs aux attaques contre les structures de santé depuis le début du conflit en avril 2023 : plusieurs dizaines d'attaques ont été recensées, avec des centaines de morts et de blessés parmi le personnel et les patients.
Déplacements de population et accès humanitaire
En quelques jours, des dizaines de milliers de personnes ont fui les violences à El-Fasher vers des localités voisines, notamment Tawila. Les estimations disponibles indiquent des mouvements de population supérieurs à 30 000 personnes sur une période courte, tandis que des centaines de milliers de personnes restaient déjà déplacées dans la région antérieurement.
Les communications satellitaires vers et depuis El-Fasher ont été restreintes; des rapports indiquent que le réseau Starlink était sous contrôle des FSR. Les accès à la ville sont demeurés bloqués à divers moments, compliquant l'acheminement de l'aide et la vérification indépendante des faits.
Allégations et réactions nationales et internationales
Les autorités pro-armée ont accusé les FSR de cibler des mosquées et des volontaires du Croissant-Rouge. La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a indiqué la mort de plusieurs bénévoles dans d'autres localités touchées par les combats.
L'ONU, y compris son secrétaire général et le Haut-Commissariat aux droits de l'homme, a appelé à la cessation des hostilités et a alerté sur le risque d'atrocités motivées par des considérations ethniques, en rappelant l'historique de violences dans le Darfour au début des années 2000.
Plusieurs acteurs internationaux ont exprimé leur préoccupation et demandé l'ouverture de corridors humanitaires. Des observateurs ont signalé l'implication indirecte de pays tiers dans l'approvisionnement ou l'appui des parties belligérantes, affirmation contestée par certains États mentionnés.
Enjeux politiques et perspectives
La prise d'El-Fasher a consolidé le contrôle des FSR sur l'ensemble du Darfour, tandis que l'armée conserve des positions dans le nord, l'est et le centre du Soudan. Des spécialistes et responsables craignent que la fragmentation du contrôle territorial ne conduise à une recomposition politique et sécuritaire de vaste ampleur.
Des pourparlers régionaux et internationaux ont tenté d'obtenir des trêves et des arrangements politiques; ces négociations ont rencontré des difficultés, notamment sur la question de l'inclusion ou de l'exclusion des dirigeants militaires dans les étapes de transition post-conflit.
Situation en cours
L'accès limité aux informations indépendantes et la situation sécuritaire sur le terrain rendent difficile la vérification complète des faits avancés par les différentes parties. Les organisations humanitaires et internationales continuent d'appeler à la protection des civils, des personnels de santé et des infrastructures médicales, ainsi qu'à l'ouverture de voies d'accès pour l'assistance.








