Demande d'ouverture d'une enquête déontologique
Un collectif de neuf avocats a saisi la procureure générale de Paris le 17 décembre 2025 pour demander l'ouverture d'une enquête déontologique visant Nicolas Sarkozy. Les requérants estiment que ses condamnations pénales définitives portent atteinte aux principes essentiels de la profession d'avocat.
Contexte professionnel
Nicolas Sarkozy est inscrit au barreau de Paris sous le numéro de toque R175. Avocat depuis 1981, il est membre du cabinet initialement nommé Claude & Sarkozy, rebaptisé Realyze en 2020. Il a exercé les fonctions de président de la République entre 2007 et 2012.
Condamnations judiciaires
Nicolas Sarkozy a été condamné définitivement à deux reprises : pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite des écoutes (affaire Bismuth) et dans l'affaire Bygmalion relative au financement de sa campagne présidentielle de 2012. Les requérants considèrent que ces condamnations constituent des manquements au code de déontologie de la profession d'avocat.
Argumentation des avocats demandeurs
Parmi les avocats à l'origine de la saisie, Me Jérôme Karsenti a déclaré : « Non, Nicolas Sarkozy ne peut plus incarner la profession, il n'a plus le droit d'être avocat ». Me Jérôme Giusti a déclaré : « Être condamné une première fois pénalement, c'est déjà un manquement déontologique. Être condamné plusieurs fois et que rien ne soit fait... vraiment, c'est affligeant ». Les requérants invoquent le principe de probité inscrit dans le code de déontologie.
Cadre et déroulement possible de la procédure disciplinaire
Le bâtonnier peut saisir le conseil de discipline. Le parquet général peut transmettre à l'Ordre des avocats les condamnations pénales définitives afin que l'Ordre donne une suite disciplinaire. L'Ordre peut prononcer des sanctions dont l'éventail inclut, notamment, la radiation, sans qu'une condamnation pénale entraîne automatiquement l'exclusion de la profession.
Me Christian Charrière-Bournazel, ancien bâtonnier de Paris, a indiqué que la procureure générale se serait saisie de l'affaire et a estimé qu'il est indispensable que Nicolas Sarkozy puisse comparaître assisté lors d'une audience du conseil de discipline. Il a également observé que « la demande du collectif est peut-être plus politique que déontologique ».
Procédure antérieure et éléments de déontologie cités
Des avocats du même collectif avaient déjà déposé, en octobre, une plainte visant Nicolas Sarkozy pour « outrage à magistrats » après des propos tenus par l'ancien président à l'encontre de certaines institutions judiciaires. Les requérants rappellent que, selon le code de déontologie, l'avocat bénéficie d'une liberté d'expression tout en devant s'abstenir de dénigrer l'État de droit ou de tenir des propos généraux dégradants envers la justice.
Positions exprimées sur les conséquences pour la profession
Les avocats demandeurs ont fait valoir qu'un maintien de Nicolas Sarkozy dans la profession porterait atteinte au barreau de Paris et à la profession d'avocat. Me Jérôme Giusti a déclaré : « Nous considérons que nous sommes victimes en tant qu'avocats. Maintenir Nicolas Sarkozy, c'est porter atteinte au barreau de Paris et à notre profession ».
Suite attendue
La saisine de la procureure générale ouvre la possibilité d'une transmission des éléments au conseil de discipline et à l'Ordre des avocats. Ces instances détermineront, selon la procédure disciplinaires applicable, l'opportunité d'engager des suites et les sanctions éventuelles.








