Contexte et ouverture du procès
Le 26 septembre 2025, un Français âgé de 36 ans a comparu devant le tribunal correctionnel de Nice, poursuivi pour avoir, selon l'accusation, escroqué plus de cinq millions d'euros à l'acteur et réalisateur Dany Boon. Le prévenu, déjà condamné en 2019 pour escroquerie, a reconnu les faits dès l'ouverture de l'audience. Dany Boon n'était pas présent et était représenté par son avocat.
Mise en relation et identité du prévenu
Début 2021, le skipper Marc Pajot a présenté le prévenu à Dany Boon, en le chargeant de la gestion d'un voilier dont la livraison était prévue quelques mois plus tard. Le prévenu se présentait comme un « lord irlandais », se déclarant skipper et membre du Royal Cork Yacht Club, et disposait d'une page Wikipédia le présentant également comme propriétaire terrien et planteur.
Opérations financières liées au voilier
En mars 2021, le prévenu a créé une société destinée à la gestion du voilier et a proposé une "solution légale, efficace et discrète" pour finaliser l'acquisition et assurer l'entretien du navire. Dany Boon a versé 2,2 millions d'euros pour ces opérations, ainsi qu'une prime d'assurance souscrite auprès d'une société qui s'est révélée fictive et domiciliée aux Samoa.
En juillet 2021, le prévenu a proposé un placement présenté comme rémunérateur auprès d'une banque irlandaise. L'acteur a effectué un versement supplémentaire de 4,5 millions d'euros pour ce placement. Au total, les versements dépassent les cinq millions d'euros.
Demandes de rapatriement et destination des fonds
En novembre 2021, le prévenu a annoncé la cession de son activité. N'ayant pas la même confiance envers le repreneur présenté, Dany Boon a demandé le rapatriement de ses fonds. Les sommes réclamées n'ont pas été restituées : des mouvements ont été identifiés vers des comptes à Monaco et à Singapour, et des dépenses supérieures à 400 000 euros ont été effectuées pour des achats de produits de luxe.
Le prévenu a déclaré que certains fonds se trouvaient désormais au Panama ou dans des îles du Pacifique et qu'ils avaient transité par des "structures complexes" qu'il pourrait, selon ses dires, démêler en cas de remise en liberté.
Poursuites et éléments judiciaires connexes
La justice monégasque a émis un mandat d'arrêt international visant le prévenu et a engagé des poursuites pour blanchiment le concernant ainsi que son ex-épouse. Lors de l'ouverture de l'audience, le prévenu a reconnu les faits. Les avocats de Dany Boon ont contesté les allégations selon lesquelles le placement aurait eu pour objet des motifs fiscaux, réaffirmant que leur client a agi dans le respect des lois et règlements.
Situation procédurale actuelle
Les investigations portent sur les transferts de fonds, la réalité des structures et sociétés évoquées par le prévenu, et des poursuites pour blanchiment engagées en lien avec plusieurs juridictions. La procédure judiciaire se poursuit devant le tribunal correctionnel de Nice et devant les autorités compétentes ayant engagé des poursuites connexes.