Présentation de l'affaire
Maylis Daubon est jugée par la cour d'assises des Landes pour des faits d'empoisonnement visant ses deux filles, dont l'aînée, Enea, décédée en novembre 2019. La prévenue conteste les accusations et soutient la thèse du suicide pour expliquer le décès de l'aînée.
Contexte familial
Divorcée de Yannick Reverdy en 2009, Maylis Daubon est engagée dans un conflit parental qui, selon la procédure, a conduit à une rupture des relations entre les filles et leur père à partir de 2011. La procédure décrit des tensions familiales et des experts ont relevé des éléments relationnels difficiles au sein du foyer.
Déroulement des faits
Le 13 novembre 2019, aux environs de midi, la mère a alerté les secours après que sa fille cadette eut signalé des convulsions chez sa sœur aînée, Enea, au domicile familial de Dax. Les secours ont trouvé Enea en état de mort respiratoire ; elle a été réanimée sur place puis hospitalisée. Enea est décédée six jours plus tard.
Enquête scientifique et résultats toxicologiques
Les examens toxicologiques et l'autopsie ont conclu à une intoxication médicamenteuse. Le rapport d'expertise a mis en évidence une concentration importante de propranolol, évaluée par les experts à l'équivalent de dizaines de comprimés. Le même rapport signale la présence d'une vingtaine de molécules différentes et relève une consommation régulière de cannabis. Les médecins légistes ont retenu une décompensation cardiorespiratoire aiguë d'origine toxique comme cause du décès.
Prescriptions médicales et consultations
Les éléments du dossier indiquent qu'Enea avait, dans les mois précédant son décès, reçu de multiples prescriptions : neuroleptiques, anxiolytiques sédatifs, traitements anticonvulsivants et antidépresseurs. Les enquêteurs relèvent que la victime a consulté plusieurs praticiens. Le père des enfants a contesté l'existence d'une pathologie justifiant ces traitements.
Éléments psychiatriques et hypothèse de maladie fabriquée
En 2018, une psychologue spécialisée en protection de l'enfance, saisie en lien avec un absentéisme scolaire d'Enea, a évoqué la possibilité d'un syndrome de Münchhausen par procuration. La défense relève qu'aucun expert psychiatre n'a formellement posé ce diagnostic au cours de l'instruction. La qualification de « maladie fabriquée » demeure débattue dans le dossier.
Situation de la cadette
Des analyses réalisées sur la cadette, Luan, ont révélé la présence, dans ses cheveux, de traces de plusieurs médicaments (dont codéine, anxiolytique sédatif, somnifère ou antidépresseur) sans prescriptions médicales documentées. Ces constats ont conduit à une mise en examen complémentaire de la mère. La cadette n'a pas formellement accusé sa mère et doit être entendue comme témoin lors des débats.
Mise en examen et procédure complémentaire
Maylis Daubon a été mise en cause et mise en examen dans le cadre de l'instruction. Elle a été placée en détention provisoire en janvier 2022 selon les actes de procédure. Le dossier comporte également un volet distinct relatif à des faits visant son ex-mari, incluant des allégations de tentative d'empoisonnement ou de sollicitations en détention.
Déroulement du procès et position de la prévenue
La prévenue comparaît devant la cour d'assises des Landes et conteste les qualifications retenues. Elle maintient la thèse du suicide pour expliquer le décès d'Enea et devra répondre aux questions des juridictions sur les incohérences relevées dans ses déclarations concernant la matinée du 13 novembre 2019 et sur les éléments techniques établis par l'enquête.
Pièces du dossier et moyens d'instruction
Le dossier comprend des pièces médicales, des expertises toxicologiques, des rapports d'enquête, des témoignages et des expertises comportementales. Les débats prévoient l'audition de témoins, des confrontations et des expertises contradictoires afin de permettre aux juridictions d'examiner les éléments d'accusation et de défense.








