Présentation de l'affaire
Maylis Daubon est jugée devant la cour d'assises des Landes pour des faits d'empoisonnement visant ses deux filles, Enéa (décédée) et Luan (vivante). Le dossier porte sur une intoxication médicamenteuse à l'origine du décès de l'aînée et sur des hospitalisations présumées de la cadette.
Contexte familial
Les parents se sont séparés en 2009. Les relations entre les filles et leur père se seraient rompues à partir de 2011, selon les éléments du dossier. Un absentéisme scolaire d'Enéa a motivé en 2018 l'intervention d'une psychologue de la protection de l'enfance.
Faits et calendrier
Le 13 novembre 2019, des secours sont appelés au domicile familial de Dax après qu'Enéa a présenté des convulsions. Elle a été réanimée sur place, hospitalisée et est décédée le 19 novembre 2019. Une perquisition au domicile a été réalisée le 22 novembre 2019.
En janvier 2022, Maylis Daubon a été mise en examen et placée en détention provisoire. Elle a été renvoyée devant la cour d'assises. Le procès s'est tenu à partir du 24 novembre 2025, le verdict étant attendu le 3 décembre 2025.
Enquête scientifique et résultats toxicologiques
Les expertises toxicologiques concluent à une intoxication médicamenteuse. Elles ont mis en évidence, dans les prélèvements réalisés sur Enéa, une concentration importante de propranolol, estimée par les experts à l'équivalent de dizaines de comprimés, ainsi que la présence d'une vingtaine d'autres molécules. Les médecins légistes ont rattaché le décès à une décompensation cardiorespiratoire aiguë d'origine toxique.
Des analyses capillaires ont montré une exposition répétée à plusieurs substances au cours des mois précédant le décès. Les examens ont également relevé une consommation de cannabis.
Prescriptions médicales
Dans les mois précédant son décès, Enéa avait reçu de multiples prescriptions : neuroleptiques, anxiolytiques sédatifs, traitements anticonvulsivants et antidépresseurs. Les dossiers indiquent que la jeune fille a consulté plusieurs praticiens. Le père a contesté l'existence d'une pathologie justifiant ces traitements.
Situation de la cadette et éléments capillaires
Des analyses pratiquées sur la cadette, Luan, ont révélé la présence dans ses cheveux de traces de médicaments (codéine, anxiolytique sédatif, somnifère ou antidépresseur) non justifiées par des prescriptions documentées. Ces constats ont entraîné une nouvelle mise en examen de la mère. La cadette n'a pas formellement dénoncé sa mère et a été entendue comme témoin dans le cadre de l'instruction.
Hypothèses et éléments psychiatriques
La psychologue intervenue en 2018 a évoqué la possibilité d'un syndrome de Münchhausen par procuration. La défense souligne qu'aucun expert psychiatre n'a posé formellement ce diagnostic au cours de l'instruction. Des expertises comportementales et des témoignages relèvent des tensions et des difficultés relationnelles au sein du foyer.
Éléments matériels et perquisition
Lors de la perquisition du domicile, des boîtes de propranolol, des psychotropes et des seringues neuves ont été relevées dans la maison et dans la chambre de l'accusée, selon les pièces du dossier. Des éléments techniques liés aux communications téléphoniques ont également été examinés par les enquêteurs.
Procédure pénale et chefs d'accusation
Maylis Daubon est poursuivie pour homicide et tentative d'homicide par empoisonnement. Parallèlement, une information distincte porte sur des faits d'organisation d'une tentative d'assassinat visant son ancien conjoint, allégués avoir été sollicités depuis la détention de l'accusée. Le père des enfants s'est constitué partie civile.
Position de l'accusée et débats
La prévenue conteste les faits et maintient la thèse du suicide pour expliquer le décès d'Enéa. Les débats portent sur la manière d'administration des substances détectées, l'origine des prescriptions, la responsabilité pénale de l'accusée et l'interprétation des expertises toxicologiques et psychiatriques. Des confrontations et des expertises contradictoires figurent parmi les éléments examinés lors du procès.
Enjeux judiciaires
Le procès vise à déterminer si les éléments recueillis permettent de caractériser une intention criminelle ou s'ils peuvent s'expliquer par une pathologie et un cumul d'ordonnances. La qualification des faits et la valeur des expertises conditionneront les poursuites et les peines éventuellement prononcées.








