Contexte de l'affaire
En mai 2021, Chahinez Daoud, une mère de 31 ans, a été tragiquement tuée par son ex-mari Mounir Boutaa à Mérignac, en France. Ce dernier comparait à partir de ce lundi devant la cour d'assises de la Gironde pour assassinat. Cette affaire a profondément marqué le pays et soulevé des questions sur le traitement des violences conjugales par les autorités.
Historique de la relation
Originaire d'Algérie, le couple s'est marié en 2015 et a déménagé en France peu après. Peu de temps après leur installation en France, Chahinez a été victime de violences domestiques de la part de Mounir Boutaa, qui avait déjà un passé de violences conjugales avec une précédente conjointe. En 2020, après une incarcération pour des faits de violence tels que strangulation et menaces, Mounir Boutaa a été libéré, malgré une interdiction de contact avec Chahinez.
Événements conduisant au meurtre
Après sa libération, Mounir Boutaa a repris la vie commune avec Chahinez, malgré leur séparation officielle. En mars 2021, Chahinez a porté plainte contre lui pour harcèlement et surveillance excessive. Malheureusement, cette plainte a été mal enregistrée par un policier qui faisait lui-même l'objet d'une condamnation pour violences conjugales. Ce manquement administratif, parmi d'autres, a empêché la mise en place de mesures de protection efficaces, telles que l'attribution d'un téléphone d'alerte ou d'un bracelet anti-rapprochement.
Le 4 mai 2021, Mounir Boutaa aurait prémédité son acte violent en aménageant un véhicule de surveillance près du domicile de Chahinez. Lorsqu'elle est apparue, il lui a tiré dans les cuisses, l'a aspergée d'essence et lui a mis le feu, filmant une partie de ses actes.
Conséquences et réaction
Ce meurtre a conduit à une enquête administrative sur les failles systémiques ayant permis cet acte tragique. Cinq policiers ont été sanctionnés, dont certains ont été révoqués pour ne pas avoir correctement enregistré la plainte de Chahinez ou informé leur hiérarchie. L'inspection générale de la police nationale a conclu à des « défaillances » sévères dans la gestion du cas de Mounir Boutaa.
Attentes du procès
L'accusation, représentée par Me Julien Plouton, soutient que Mounir Boutaa avait l'intention claire de tuer et d'effacer l'existence de sa femme. L'accusé, de son côté, nie la préméditation et insiste sur l'influence de son état mental altéré au moment des faits, un point évoqué par ses avocates et validé par une expertise psychiatrique.
Impact sur les proches
La famille de la victime, vivant en Algérie, s'est retrouvée isolée en France, sans réelle possibilité d'intervenir. Les parents de Chahinez, qui considéraient Mounir Boutaa initialement comme un « ange », ont exprimé leurs frustrations face aux entraves administratives qui les ont empêchés de soutenir leur fille. Ils se sont installés en France pour prendre soin des trois enfants de Chahinez.
Cette affaire soulève des préoccupations persistantes quant à la protection des victimes de violences conjugales, inspirant un débat national sur l'efficacité du système judiciaire et policier.








