Ouverture du procès
Le procès de Seddik Benbahlouli s'est ouvert devant la cour d'assises du Nord, à Douai. Il est jugé pour des faits remontant aux années 1990, notamment tentative de meurtre sur deux policiers, recel de véhicule volé et participation à une association de malfaiteurs. La procédure comprend l'examen de la personnalité de l'accusé et s'étalera sur plusieurs journées d'audience.
Comportement en audience
Lors de l'audience d'ouverture, l'accusé a déclaré refuser de participer au procès, alléguant selon lui une violation de ses droits en lien avec son arrestation aux États-Unis. Il est resté brièvement dans le box des accusés puis a été extrait de la salle après avoir tenté de quitter sa place. Son avocate a indiqué qu'il contestait l'ensemble des faits qui lui sont reprochés. La présidente de la cour a précisé qu'elle pourrait ordonner sa comparution forcée lors des témoignages des victimes.
Faits reprochés et éléments d'enquête
Le dossier concerne des actions commises en 1996 par un groupe soupçonné d'avoir organisé une série de braquages et d'attaques armées dans le nord de la France. Selon la chronologie de l'enquête, plusieurs membres du groupe s'étaient rendus en Bosnie en 1994–1995 avant de constituer un noyau en France et de commettre des vols à main armée entre janvier et mars 1996. Ces actions ont entraîné des blessures et la mort d'un civil lors d'une course-poursuite avec les forces de l'ordre.
Seddik Benbahlouli est notamment soupçonné d'avoir ouvert le feu avec une arme de guerre sur des policiers le 27 janvier 1996 à Croix, alors qu'il venait récupérer une Audi 90 volée. L'un des deux policiers présents avait été blessé. Des traces de sang retrouvées sur les lieux ont conduit les enquêteurs à établir un lien avec l'accusé, notamment à partir d'un profil génétique reconstitué et d'éléments matériels saisis en Belgique.
Après le démantèlement d'une planque le 29 mars 1996 lors d'un assaut du RAID, quatre personnes sont décédées et le chef présumé du groupe a été tué en Belgique lors de sa fuite. Cinq membres survivants ont été jugés et condamnés entre 2001 et 2007. Benbahlouli avait été condamné par contumace en 2001; il fait à présent l'objet d'un nouveau jugement, comme si cette condamnation antérieure n'avait pas existé.
Parcours après la disparition
Les enquêteurs indiquent qu'après la dispersion du groupe, l'accusé a disparu et aurait transité par plusieurs pays avant d'entrer en Belgique sous une fausse identité. Des témoignages familiaux et des éléments d'enquête font état d'une absence de contact avec sa famille depuis 1996 et de la perte de sa trace par les services en 1998. Un mandat d'arrêt international avait été émis par la suite.
En 2023, il a été arrêté aux États-Unis, où il vivait sous une fausse identité, et placé en détention avant d'être extradé vers la France. Des éléments de l'instruction font état d'une présence prolongée aux États-Unis, en particulier à Philadelphie, ainsi que d'activités professionnelles dans le secteur automobile sous une identité différente.
Éléments attendus au procès
Lors des prochaines audiences, la cour entendra des témoins et des protagonistes de l'enquête, dont des enquêteurs et des survivants du groupe. Parmi les témoignages figurent des membres de la brigade criminelle et les autres survivants condamnés, qui doivent apporter des éléments sur l'organisation et les actions du groupe. La tenue de ces auditions, ainsi que la production des pièces matérielles et génétiques, sera au cœur des débats devant la cour.