Contexte et Découverte du Scandale
Le procès des faux meubles du XVIIIe siècle, acquis par le château de Versailles, se déroule au tribunal de Pontoise, Val-d'Oise. Il concerne des copies de meubles historiques prestigieux. Cette affaire a révélé un scandale majeur dans le milieu des antiquaires et du patrimoine, lié à des pièces vendues à prix élevé au château de Versailles et à des collectionneurs privés, dont un héritier Hermès et un prince du Qatar.
L'affaire a débuté en 2014 lorsque Tracfin, la cellule antiblanchiment, s'est intéressée à un couple de Portugais vivant dans le Val-d'Oise, dont le train de vie ne correspondait pas à leurs revenus déclarés. Les enquêteurs ont découvert que le mari, employé dans des galeries d'art parisiennes, était associé au sculpteur Bruno Desnoues, impliqué dans la production de faux meubles.
Les Accusés et leurs Pratiques
Six personnes sont en jugement, incluant l'expert du mobilier royal du XVIIIe siècle Bill Pallot et le sculpteur Bruno Desnoues. Ils sont accusés d'avoir fabriqué et vendu ces meubles entre 2008 et 2015. Le procès implique également une célèbre galerie d'antiquaires parisienne.
Bruno Desnoues utilisait des carcasses d'époque pour réaliser des copies parfaites, facilitant la tromperie grâce à une datation authentique du bois. Les meubles concernés incluent des pièces d'une qualité exceptionnelle, comme des chaises du salon de compagnie de Madame du Barry et la bergère signée Jean-Baptiste Sené.
La Supercherie
La série de meubles faux, créée en collaboration par Pallot et Desnoues, a réussi à tromper les conservateurs et les experts. Ces pièces ont été revendues comme des trésors historiques, causant un préjudice estimé à 4,5 millions d'euros.
Le juge d'instruction a reconnu que la galerie d'antiquaires Kraemer, bien que non complice consciente, n'a pas effectué de vérifications suffisantes. La justice a donc décidé de renvoyer Laurent Kraemer, co-directeur de la galerie, devant le tribunal correctionnel.
Conséquences et Réactions
Le Domaine national de Versailles, partie civile dans cette affaire, a choisi de ne pas s'exprimer avant la fin du procès. L'affaire a provoqué des remous dans le secteur des arts et a souligné la nécessité d'une vigilance accrue dans les transactions de pièces historiques.
Cette affaire a également frappé la réputation de la France, illustrée par l'indignation de Jean-Jacques Neuer, avocat de la succession d'Hubert Guerrand-Hermès, qui a souligné l'impact négatif sur l'image culturelle du pays.
La cour a accordé un non-lieu pour certains intermédiaires trompés par la réputation des principaux accusés, mais maintient les charges pour ceux jugés responsables d'un manque de diligence dans les vérifications.
Conclusion
L'affaire des faux meubles du XVIIIe siècle de Versailles a révélé une supercherie majeure dans le milieu des antiquaires parisiens. Elle souligne les défis persistants de l'authentification dans le marché de l'art et met en lumière les lacunes dans les processus de vérification des pièces historiques.