Calendrier de l'audience
Le procès en appel du journaliste français Christophe Gleizes est fixé au 3 décembre 2025 devant le tribunal criminel d'appel de Tizi-Ouzou, en Algérie. La date a été confirmée par son avocat, Me Amirouche Bakouri.
Faits et poursuites
Christophe Gleizes, collaborateur des magazines So Foot et Society, a été condamné en première instance le 29 juin 2025 à sept ans de prison ferme pour « apologie du terrorisme » et « possession de publications dans un but de propagande nuisant à l'intérêt national ». Selon l'acte d'accusation, la justice lui reproche notamment des contacts avec un dirigeant de la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), que les autorités lient au Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation « terroriste » par Alger depuis mai 2021.
Les éléments de la procédure indiquent que M. Gleizes a été arrêté à Tizi-Ouzou le 28 mai 2024 alors qu'il se trouvait en Algérie pour réaliser un reportage sur l'histoire du club. La justice a retenu des chefs d'accusation à caractère pénal qui ont abouti à la condamnation prononcée en juin 2025.
Argumentation de la défense
Me Amirouche Bakouri a déclaré que son client était en Algérie pour un reportage sportif et qu'il était entré sur le territoire avec un visa touristique, sans accréditation de presse. L'avocat reconnaît une irrégularité administrative relative à l'entrée et à l'exercice de la presse, mais soutient que cela ne saurait constituer une apologie du terrorisme. La défense a annoncé qu'elle présenterait ces éléments devant la cour d'appel.
Réactions et demandes de libération
Reporters sans frontières (RSF) a renouvelé son appel en faveur de la libération de Christophe Gleizes, demandant que la cour d'appel réexamine la condamnation et permette au journaliste de retrouver sa famille. L'organisation estime que la détention est disproportionnée au regard des activités journalistiques alléguées.
Les parents de M. Gleizes, qui ont pu lui rendre visite à deux reprises en août, ont indiqué que leur fils « gardait le moral » mais se sentait isolé.
Contexte diplomatique
L'affaire intervient dans un contexte de tensions entre la France et l'Algérie, marqué par des expulsions de diplomates et des désaccords politiques. Des dossiers récents, tels que la condamnation en novembre 2024 de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal et la reconnaissance par la France d'un plan d'autonomie pour le Sahara occidental, ont contribué à tendre les relations entre les deux pays.
Suite de la procédure
La cour d'appel de Tizi-Ouzou doit examiner les arguments de la défense et les éléments retenus en première instance lors de l'audience du 3 décembre 2025. Toute décision rendue par la cour pourra faire l'objet des voies de recours prévues par le droit algérien.








