Le procès d’un homme accusé d’un triple meurtre à Angers a été renvoyé le 9 octobre 2025 après la découverte d’une mention erronée de condamnation sur un document remis aux parties.
Contexte
L’accusé, identifié comme Al Khawad Al Zine Sulaymane, de nationalité soudanaise et âgé de 35 ans, était jugé devant la cour d’assises du Maine-et-Loire pour les meurtres, survenus en juillet 2022 à Angers, de trois jeunes hommes âgés de 16, 18 et 20 ans. Il était également mis en examen pour des blessures infligées à trois autres personnes et pour des agressions sexuelles visant deux jeunes filles.
Le procès avait été ouvert le 3 octobre 2025 et devait se poursuivre jusqu’à la fin de la session.
Incident documentaire
En fin d’audience, le président de la cour, Xavier Lenoir, a communiqué aux parties un document présentant le projet des questions soumises à la cour et au jury. À la fin de ce document figuraient, par erreur, une déclaration de culpabilité et une peine de réclusion criminelle à perpétuité, accompagnée d’une période de sûreté. Le texte erroné correspondait à un passage repris d’un dossier antérieur.
Le président a expliqué avoir utilisé la feuille de questions d’un procès précédent et avoir procédé à un « copier-coller », ce qui a entraîné la présence de mentions issues de l’autre affaire. Il a déclaré : « Cet élément est un dysfonctionnement que j’assume. »
Débats et demandes en audience
À l’issue de la communication du document, des avocats de la défense et certaines parties civiles ont soulevé une « suspicion légitime » quant à l’impartialité du président et ont demandé le renvoi du procès, estimant que l’erreur remettait en cause le droit à un procès équitable.
D’autres avocats des parties civiles se sont opposés à cette demande, invoquant la souffrance des familles et la continuité des débats. Les échanges en audience ont donné lieu à des tensions entre conseils et à des réactions émotionnelles parmi les proches des victimes.
Décision et conséquences procédurales
Saisie de l’incident, la cour a décidé, afin d’écarter tout risque de contestation liée à une éventuelle partialité, de renvoyer l’affaire à une prochaine session d’assises qui se tiendra devant une cour autrement composée. L’accusé est demeuré en détention provisoire jusqu’au nouveau procès. De nouvelles dates seront programmées pour la reprise des débats.
La cour a motivé sa décision par la nécessité de préserver les principes du procès équitable et de prévenir toute contestation ultérieure portant sur l’impartialité de la formation en charge du dossier.